Présidentielle: les tractations se poursuivent en prévision de la séance du 9 janvier

Il ne semble pas, jusqu’à présent, que la réunion parlementaire électorale du 9 du mois débouchera sur l’élection d’un président.

Les jours qui nous séparent de cette échéance seront riches en tractations dans la perspective d’un miracle, celui de l’élection d’un président par consensus ou avec 65 voix.

Certains attendent toujours le feu vert venant de l’étranger. Cela dit, les États-Unis et l’Arabie saoudite n’ont pas encore tranché sur ce dossier, bien qu’ils soient en faveur de l’accession du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à Baabda. Selon certaines sources, l’émir Yazid ben Mohammed ben Fahd Al-Farhan, conseiller du ministre saoudien des Affaires étrangères pour le dossier libanaises et directeur général du cabinet du ministre de la Défense, Hisham ein Abdulaziz ben Saif., a déjà pris contact avec plusieurs parties libanaises.

Des réunions sont prévues avec lui à Riyad dès le début de la nouvelle année pour des discussions autour de ce dossier. D’abord, la question de la présidence de la République et, par la suite, la formation d’un gouvernement selon un programme politique et économique bien défini. L’émir Yazid ben Fahd al-Farhan, qui a pris en charge le dossier libanais à la place d conseiller royal, Nizar al-Aloula, était présent à l’entretien du ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salman ben Abdel Aziz, avec le général Joseph Aoun, en visite officielle, jeudi à Riyad.

Pour  ce qui est des États-Unis, l’administration du président élu, Donald Trump, préfère retarder l’échéance présidentielle libanaise jusqu’après le 20 janvier, date à laquelle M. Trump prendra officiellement ses fonctions.

Elle estime que l’évolution de la situation dans la région pourra avoir un impact sur la présidentielle libanaise et faciliter l’accession du général Aoun au palais de Baabda ou celle de toute autre personnalité que les États-Unis jugeront appropriée pour cette phase.

L’Arabie saoudite et les États-Unis restent alignés sur certaines forces de l’opposition, notamment les Forces libanaises, qui considèrent que tout compromis, avec le Hezbollah et ses alliés, au sujet de la présidentielle affaiblira le futur chef d’État. Et pour cause: ce compromis serait une compensation accordée à l’axe dit de la résistance, en guise de “lot de consolation”, alors qu’il ne la mérite pas.

En revanche, le président de la Chambre, Nabih Berry, continue de s’adonner à son jeu politique favori, en s’abstenant de soutenir publiquement un candidat à la tête de l’Etat.

Après avoir abandonné l’idée d’appuyer la candidature du chef du Courant des Marada, Sleiman Frangié, et de convoquer une réunion de dialogue pour discuter de la présidentielle, il se dit favorable à tous les candidats potentiels. Par conséquent, ces derniers continuent de penser, sur la base des propos de M.  Berry, qu’ils ont des chances d’accéder à la magistrature suprême.

Or, le président de la Chambre est conscient du fait que l’époque où un président pouvait être instrumentalisé est révolue en raison des développements au Liban et dans la région. M. Berry aurait écarté plusieurs noms et se concentre désormais sur une liste restreinte de candidats souverainistes soucieux de reconstruire l’État et de consolider les relations à l’international pour sortir le Liban de ses crises.

Selon certaines informations, Nabih Berry tente de négocier certains  “avantages” en contrepartie de son soutien à un candidat répondant à ces critères. Le président de la Chambre chercherait notamment à obtenir un engagement des pays donateurs à financer la reconstruction des infrastructures détruites lors de la guerre entre le Hezbollah et Israël. Cependant, selon les premières réponses obtenues, les donateurs conditionneraient toute aide à une garantie permanente selon laquelle une telle guerre, déclenchée par le Hezbollah, ne se répéterait plus, quel que soit le temps écoulé. La clé de cette garantie serait un engagement à désarmer le Hezbollah et à démanteler sa structure militaire.

 

 

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