Désarmement palestinien: enjeu clé de l'application de la résolution 1701
©Mahmoud ZAYYAT / AFP

Dans le cadre des discussions sur l'accord de cessez-le-feu et l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que des résolutions précédentes, telles que les résolutions 1559 et 1680, la question du désarmement des factions palestiniennes au Liban demeure la grande absente. Pourtant, ce désarmement constitue non seulement une exigence des résolutions internationales, mais aussi une décision adoptée lors du dialogue national en mars 2006. À cette occasion, il avait été convenu de désarmer les factions palestiniennes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des camps, une décision qui, jusqu’à présent, reste lettre morte.

Aujourd’hui, l’arsenal palestinien est réparti selon les regroupements suivants:

1- Des bases militaires contrôlées par la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) – Commandement général – et par le mouvement Fatah-Intifada, en dehors des camps de réfugiés.

2- Des groupes militaires affiliés aux mouvements Hamas et Jihad islamique, actifs à la fois à l'intérieur et à l'extérieur des camps, incluant des membres venus de Syrie.

3- Les factions de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), présentes dans les camps de réfugiés palestiniens.

4- Des factions opposées à l'OLP, également présentes dans les camps de réfugiés.

5- Des groupes palestiniens islamistes extrémistes, localisés dans certains camps, notamment à Aïn el-Heloué et à Beddawi.

Les forces palestiniennes armées ne peuvent plus prétendre vouloir combattre Israël ni libérer la Palestine. Leur capacité militaire reste dérisoire face à celle d’Israël et leurs soutiens traditionnels, tels que le Hezbollah ou le régime syrien, sont désormais affaiblis ou absents du paysage régional. Par ailleurs, dans le cadre de la résolution 1701, le territoire libanais et sa frontière avec Israël ne constituent plus des zones de conflit, ni pour les Libanais, ni pour d'autres groupes.

Face à cette situation, le gouvernement libanais devrait exiger de l’Autorité palestinienne qu’elle ordonne à ses factions loyales de remettre leurs armes à l’armée libanaise et de démanteler leurs structures militaires. Les forces de sécurité libanaises pourraient alors prendre en charge la sécurité des camps. Ces derniers, ayant vécu sous le joug des armes palestiniennes, ont été le théâtre de violences internes et le refuge de groupes extrémistes, causant des souffrances tant aux Palestiniens qu’aux Libanais.

L’histoire récente a été marquée par des événements tragiques, tels que l’assassinat des quatre juges à Saïda le 8 juin 1999, la guerre dévastatrice du camp de Nahr el-Bared le 20 mai 2007 et une série d’incidents violents à Aïn el-Hiloué. Ces épisodes illustrent la nécessité urgente pour le gouvernement libanais de prendre des mesures fermes face aux groupes armés opérant sur son territoire.

Dans ce cadre, il incombe aux autorités libanaises de demander aux mouvements Hamas et Jihad islamique de dissoudre leurs formations armées, de remettre leurs arsenaux à l’armée libanaise et de cesser toute utilisation du sol libanais pour mener des attaques contre Israël, comme cela s’est produit durant la guerre déclarée par le Hezbollah le 8 octobre 2023.

De surcroît, le gouvernement libanais doit impérativement fermer les camps militaires du Front populaire pour la libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG) et du Fatah-Intifada, qui se sont transformés en véritables bastions sécuritaires. Ces camps, situés à Halwa, Sultan Yaacoub dans la Békaa occidentale, Koussaya dans la Békaa centrale et Naamé au sud de Beyrouth, empiètent sur des terrains appartenant à des citoyens libanais.

Les autorités doivent également saisir les armes, les munitions et les équipements stockés dans ces camps et appliquer la loi en vigueur à leurs occupants. Il est impératif de vérifier la légalité de leur présence sur le territoire libanais. Par ailleurs, ces individus, dont certains sont étroitement liés au régime syrien et impliqués dans le conflit en Syrie, pourraient devenir une source de tension avec d’éventuelles nouvelles autorités syriennes.

Ces mesures, bien que délicates, constituent une étape cruciale pour rétablir l’autorité de l’État, garantir la sécurité des citoyens et répondre aux aspirations légitimes du peuple libanais à vivre dans un pays souverain, débarrassé des influences armées étrangères. 

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