Le Canada, 51e Etat Américain? “Une Excellente Idée”, Répète Trump
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, s'exprime lors d'une conférence de presse au centre de villégiature de Trump à Mar-a-Lago, le 16 décembre 2024 à Palm Beach, en Floride. ©Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Donald Trump a de nouveau évoqué mercredi sur les réseaux sociaux l'idée de faire du Canada le 51e Etat américain, parlant de cette possibilité comme d'une "excellente idée", alors que le pays est en pleine crise politique.

Les Canadiens "économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire. Je pense que c'est une excellente idée. 51e État!!!", a ajouté le président élu américain sur sa plateforme Truth social.

"De nombreux Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51e État", a-t-il par ailleurs affirmé. Un sondage réalisé la semaine dernière par l'institut Leger a montré que 13% des Canadiens souhaiteraient que leur pays devienne un Etat des États-Unis.

M. Trump a fait sa première remarque sur le "51e État" lors d'un dîner avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau fin novembre.

Lors de cette rencontre, le président élu américain avait plaisanté en disant que si le Canada ne pouvait survivre aux 25% de droits de douane, il pourrait devenir le 51e Etat américain, selon la chaîne Fox News.

Depuis, il a, à plusieurs reprises, qualifié le chef du gouvernement canadien de gouverneur dans des messages postés sur les réseaux sociaux, un titre désignant aux Etats-Unis le chef de l'exécutif d'un Etat fédéré.

Crise politique

Ces posts furent très mal reçus dans la classe politique canadienne, qui y voit une humiliation, voire des menaces, de la part des Etats-Unis.

Et cela inquiète d'autant plus les Canadiens que le pays est en pleine crise politique après la démission surprise lundi de la numéro 2 du gouvernement, en raison de divergences avec Justin Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec le puissant allié américain.

L'intention du président élu américain de passer les droits de douane à 25% avec ses voisins mexicain et canadien a créé une onde de choc au Canada, qui a pour premier partenaire les Etats-Unis, où partent 75% de ses exportations.

En termes d'emploi, près de 2 millions de personnes au Canada dépendent des exportations sur une population d'environ 41 millions d'habitants.

L'ancien conseiller de Justin Trudeau, Gerry Butts, a jugé sur les réseaux sociaux que Donald Trump "appuie là où ça fait mal".

S'il est vrai que l'idée d'une intégration plus étroite avec les États-Unis a déjà été discutée, "rien ne pourrait être un plus grand obstacle à cette idée que Donald Trump au pouvoir à Washington", explique Max Cameron, professeur de sciences politiques à l'Université de la Colombie-Britannique.

Selon lui, "tout cela fait partie d'une forme d'intimidation qui est sa manière d'aborder les négociations".

Dominic LeBlanc, le nouveau ministre des Finances depuis lundi, a insisté sur le fait qu'en dépit des déclarations impromptues de Donald Trump, les discussions étaient "productives" avec l'équipe du président élu américain.

Mardi, avec Marc Miller, le ministre de l'Immigration, il a présenté le plan canadien (1,3 milliard de dollars sur six ans) pour mieux sécuriser la frontière, comme le demande Donald Trump, grâce à une coopération accrue avec les Etats-Unis et des investissements renforcés dans les outils de surveillance (drones, hélicoptères...).

 

Avec AFP

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