Détenus libanais en Syrie: Mikati annonce un suivi auprès des autorités syriennes
Le Conseil des ministres a approuvé deux cahiers des charges relatifs au déblaiement des décombres, lors de sa réunion, mardi, au Grand Sérail, le 17 décembre 2024. ©Al Markazia

Le Conseil des ministres, qui s’est tenu mardi après-midi au Sérail, a examiné un agenda de 35 points, dont deux questions principales, à savoir le dossier des personnes portées disparues durant la guerre et des Libanais détenus en Syrie, et celui des travaux de déblaiement des quartiers détruits lors des raids israéliens.

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a assuré n’épargner “aucun effort pour apporter toute l’aide nécessaire dans ce dossier humanitaire et national”, à savoir celui des personnes disparues ou détenues en Syrie. Il a indiqué, à cet égard, avoir tenu une réunion avec les ministres sortants de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, et de la Justice, Henri Khoury. Ces derniers auraient affirmé que toutes les données relatives à ce dossier sont en leur possession et qu’ils œuvrent avec les autorités syriennes pour “vérifier si des personnes figurant sur les listes libanaises se trouvent dans les prisons syriennes”.

“Les informations reçues jusqu’à présent ne sont pas encourageantes, mais deux comités libanais sont chargés de suivre ce dossier”, a indiqué le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, au terme de la réunion. Il a également révélé que la Sûreté générale libanaise a pris contact avec Hay’at Tahrir al-Cham “pour discuter des mesures requises” dans le cadre de ce dossier.

En outre, le Premier ministre a annoncé avoir demandé “la mise en place d’un comité restreint chargé d’inspecter les prisons (libanaises), pour s’assurer du respect des droits de l’homme et des conditions de détention”. Il a aussi appelé M. Khoury à “accélérer le traitement des procès et de procéder aux libérations conformément aux procédures légales, en espérant que le Parlement examinera bientôt les propositions de loi relatives à une amnistie générale”.

Par ailleurs, M. Mikati a abordé la situation au Liban-Sud, indiquant qu’une réunion du comité international de surveillance du cessez-le-feu se tiendra mercredi à Naqoura, afin d'examiner les violations israéliennes répétées de l’accord de cessez-le-feu, depuis la mise en œuvre de cet accord, le 27 novembre dernier.

Il a réitéré “la nécessité d’une application complète des dispositions de la résolution 1701, sous l'égide du comité de surveillance”, appelant à mettre fin “aux violations israéliennes inacceptables”.

Le Cabinet approuve deux cahiers des charges pour le déblaiement des décombres

En ce qui concerne le recensement des dégâts et le déblaiement des décombres en vue de la reconstruction à la suite de la guerre Israël-Hezbollah, le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a annoncé que le Cabinet a approuvé deux cahiers des charges. Le premier prévoit des accords de gré à gré, et le second, un appel d’offres. Cette décision a été prise en coordination avec le bureau consultant Khatib et Alami, l’Union des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth, le Conseil du sud et le Haut Comité de secours, avec l'approbation de l'Autorité des marchés publics, selon M. Hamiyé.

Par ailleurs, le gouvernement a décidé de débloquer des crédits à l’adresse des institutions concernées, à savoir 900 milliards de livres libanaises pour le Conseil du sud, 900 milliards pour l’Union des municipalités de la banlieue sud et 500 milliards pour le Haut Comité de secours, a déclaré M. Hamiyé.

“Dès demain matin (mercredi), les cahiers des charges et les crédits disponibles, seront en leur possession pour débuter l’attribution des travaux de déblaiement dans les zones affectées par l’agression israélienne, parallèlement au lancement du processus de recensement des dégâts”, a-t-il ajouté. 

Dans ce contexte, M. Hamiyé a affirmé être engagé “à respecter les directives et normes environnementales” diffusées préalablement par le ministre sortant de l’Environnement, Nasser Yassine. Ce dernier avait insisté sur la nécessité d’un tri, d’un traitement et d’un recyclage systématiques des décombres, avant un enfouissement définitif dans des sites appropriés.

“Nous avons reçu du ministère de l’Environnement une liste de carrières et de sites d’extraction, situés sur des terrains publics et privés", a indiqué M. Hamiyé. Cette liste a été établie “sur la base d’un relevé effectué par l’armée libanaise il y a quelque temps, a-t-il expliqué. Certaines de ces carrières avaient été fermées, mais il est nécessaire de les réhabiliter à présent”. 

Selon M. Hamiyé, les trois institutions susmentionnées, chargées de l’attribution des travaux, détermineront le lieu de dépôt des décombres parmi les sites listés, conformément au même contrat et en coordination avec le ministère de l’Environnement. “Quant au processus de tri, le Conseil des ministres a décidé que cet aspect devrait être entièrement supervisé par le ministère de l’Environnement”, a-t-il précisé. 

En réponse à une question portant sur la gestion des décombres de la banlieue sud de Beyrouth, M. Hamiyé a déclaré ne pas soutenir l’option d’un remblayage de la mer, qui semble cependant maintenue. “Conformément à la décision du Conseil des ministres, un projet d’extension de la décharge de Costa Brava sera mis en œuvre selon les normes environnementales et internationales, visant la rapidité dans l’accomplissement des travaux de déblaiement”.

Besoins humanitaires des Libanais de Syrie 

Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a annoncé que le Conseil des ministres a décidé de confier au comité d’urgence du gouvernement, en coordination avec les ministères des Affaires sociales, de l’Intérieur et la Haut comité de secours, la mission de suivre les besoins humanitaires des Libanais ayant quitté les zones frontalières syro-libanaises à la suite des récents événements, notamment après la chute du régime Bachar el-Assad.

Il a, dans ce contexte, précisé que cette mission sera menée en coopération avec les organisations internationales. Il a, par ailleurs, signalé que les questions relatives aux déplacés syriens relèvent de la responsabilité des ministères des Affaires sociales, de l’Intérieur et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

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