Le ministère libanais de l'Énergie a octroyé, mardi, une licence à la société norvégo-américaine TGS pour réaliser des études sismiques 3D dans le bloc gazier n°8, situé dans la zone économique exclusive (ZEE) au large des côtes sud du Liban, à proximité des blocs 9 et 10, à la frontière maritime avec Israël. Ces études visent à attirer des investisseurs potentiels si elles révèlent des perspectives prometteuses.
Le ministère libanais de l'Énergie a octroyé une licence à la société norvégo-américaine TGS pour effectuer des études sismiques 3D dans le bloc gazier n°8, situé dans la zone économique exclusive (ZEE) du Liban. Cette initiative permettra de mener une analyse tridimensionnelle sur une superficie de 1.300 km² dans ce bloc.
Lors de son allocution, le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, a souligné que cet événement s’inscrit dans une nouvelle phase de l’histoire du Liban, nécessitant d’assurer la régularité des réformes institutionnelles. Il a exprimé l'espoir que cette avancée contribue à la stabilité et a réaffirmé l'engagement de son ministère à soutenir cet avancement, en particulier dans les secteurs pétrolier et gazier, considérés comme des moteurs économiques à moyen et long terme.
Le ministre a également rappelé que TGS figure parmi les plus grandes entreprises mondiales spécialisées dans les relevés géophysiques. Cela fait suite à sa récente fusion avec PGS cette année et à l'acquisition de Spectrum en 2019. Il a souligné que les sociétés PGS et Spectrum avaient précédemment signé des contrats approuvés par le gouvernement libanais entre 2006 et 2013, afin de réaliser des études sismiques 3D couvrant environ 80% de la superficie totale de la ZEE du Liban, qui s'étend sur près de 15.000 km2.
M. Fayad a souligné l'importance de cette attribution, précisant que la licence accordée aujourd'hui comprend une étude sismique 3D couvrant environ 1.300 km2 au sud du Liban, dans le bloc n°8. Ce dernier est le seul parmi les dix blocs à n’avoir pas fait l’objet d’une étude sismique 3D lors de l’étape précédente.
Il convient de rappeler que le bloc n°8 se situe dans la ZEE libanaise, au large des côtes sud du pays, à proximité des blocs 9 et 10, situés à la frontière des eaux israéliennes. Ce bloc n’est toutefois pas compris dans la délimitation de la frontière maritime avec Israël.
Selon le ministre, l'offre de TGS se distingue par son engagement à garantir les investissements des entreprises intéressées par les données tout en finançant la moitié des coûts des enquêtes et en assurant leur commercialisation. “Nous espérons ainsi attirer des entreprises internationales, notamment françaises et américaines, surtout après l'accord de cessez-le-feu, qui pourrait marquer le début d'une nouvelle phase de stabilité au Liban”, a déclaré M. Fayad.
Il a également rappelé que lors du deuxième cycle de licences, le consortium composé de TotalEnergies, Qatar Energy et ENI avait soumis une offre pour l'exploration des blocs n°8 et 10, mais que les conditions fixées par le Conseil des ministres n’avaient pas été remplies. Celles-ci incluaient la réduction des délais pour accélérer les explorations et maximiser les retombées économiques, ainsi que l’augmentation de la part de l’État dans le contrat en cas de découverte commerciale. Toutefois, si le consortium ne se conforme pas aux décisions du Conseil des ministres, il ne sera pas tenu par un engagement envers les deux blocs 8 et 10.
M. Fayad a exprimé l'espoir que dans cette nouvelle phase, le consortium composé de TotalEnergies, Qatar Energy et Eni remplira les conditions et manifestera un intérêt pour le troisième cycle de licences en cours, tout comme d'autres grandes entreprises internationales.
De son côté, Fawaz Murad, représentant régional de TGS, a souligné que le Liban représente une opportunité prometteuse parce que sa zone maritime est déjà couverte par les récentes données sismiques 2D et 3D précédemment acquises par TGS. Le nouvel engagement de TGS vise à tirer le meilleur parti de ces données existantes et à fournir le volume de données uniforme nécessaire à l'exploration. La nouvelle enquête fournira de nouvelles données sismiques 3D qui combleront le manque d'informations géologiques dans le bloc 8, qui seront en corrélation avec la couverture marine 3D existante.
L’importance de la licence de reconnaissance réside désormais dans le gain de temps obtenu grâce à l’adoption du mécanisme des études sismiques multiclients (Multi-Client 3D Seismic Surveys). Cela permettra de préparer le bloc n°8 pour une éventuelle exploration selon le même mécanisme de “forage ou abandon” (Drill or Drop) appliqué dans le cahier des charges pour l’ensemble des blocs proposés, y compris le bloc n°10, ce qui contribuera à réduire les délais.
À quoi sert l’étude sismique en 3D?
L’étude sismique en 3D est une technique géophysique utilisée pour explorer les sous-sols, permettant aux compagnies pétrolières de réaliser une évaluation optimale du potentiel en hydrocarbures des zones étudiées. Elle permet d’obtenir des informations cruciales avant de lancer des opérations de forage coûteuses et complexes. Ainsi, des ondes sismiques générées artificiellement sont propagées dans le sous-sol et sont réfléchies par différentes couches géologiques. Les échos sont enregistrés par des capteurs appelés hydrophones (en mer) ou géophones (sur terre). Les signaux enregistrés sont traités informatiquement pour éliminer le bruit et améliorer la qualité des données. Ce processus permet de reconstruire une image détaillée du sous-sol. Enfin, les géologues et géophysiciens analysent les données pour identifier les structures géologiques favorables à l’accumulation d’hydrocarbures.
Ces études permettent de réduire les risques liés à des forages non concluants en fournissant une estimation de la quantité potentielle de gaz ou de pétrole, tout en évaluant les risques associés à l’exploration.
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