Les Musicales du Liban, un festival de musique classique libanaise cofondé par Zeina Saleh Kayali et Georges Daccache, entament leur sixième saison avec trois concerts gratuits en hommage au poète Said Akl, disparu il y a 10 ans. Cette édition soutient l'APEG, l'Association pour la protection de l'enfant de la guerre, et les dons collectés serviront à aider les enfants victimes de conflits.
Les Musicales du Liban entament leur sixième saison, témoignant de la résilience culturelle du Liban en ces temps difficiles. Le premier concert aura lieu le 17 novembre à 16h, pour marquer le 10e anniversaire de la disparition de Said Akl, avec la cantate Fakhreddin II d'Iyad Kanaan. Cette œuvre sera interprétée par Marie-Josée Matar, Georges Daccache et le Chœur du Festival dirigé par Fadi Khalil. Le programme comprendra également des œuvres de Wadia Sabra, Rita Ghosn et Wajdi Abou Diab. Le deuxième concert se tiendra le 24 novembre et le troisième le 1er décembre, tous deux à la Cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris.
Ici Beyrouth s'est entretenu avec Zeina Saleh Kayali, musicologue et cofondatrice des Musicales du Liban, qui a parlé de la genèse de ce festival et de sa vision de la culture libanaise en ces temps difficiles.
Comment est né ce festival de musique libanaise ?
L'idée des Musicales du Liban a germé il y a de nombreuses années. En 2011, j'ai publié mon premier ouvrage consacré aux compositeurs libanais, suivi de plusieurs autres ouvrages sur la musique libanaise et sur des artistes méconnus que j'ai contribué à faire découvrir au public. Georges Daccache, avec qui j'ai cofondé ce festival, a été un allié précieux dès le début de cette aventure. Tandis que j'écrivais sur les compositeurs, lui, excellent pianiste, interprétait leurs œuvres. J'ai également fondé un centre d'archives au collège Notre-Dame de Jamhour, dédié à la préservation et à la promotion de l'héritage des compositeurs libanais. Par la suite, nous avons organisé des concerts de musique libanaise à l'Unesco à Paris, en collaboration avec la délégation libanaise. Devant le succès rencontré par ces concerts, nous avons décidé, en 2019, de créer ce festival dans le but de promouvoir la musique classique libanaise et de la faire dialoguer avec d'autres répertoires. Nous en sommes aujourd'hui à la sixième édition.
Que nous réserve cette sixième édition ?
Le premier concert, Fakhreddin II, rend hommage à Said Akl pour le 10ᵉ anniversaire de sa disparition. Le deuxième concert réunira les frères Sary et Ayad Khalifé, qui proposeront un programme original pour violoncelle et piano. Le troisième, intitulé Voix sacrées du Liban, sera un concert de musique sacrée avec Georges Daccache et deux chanteurs.
En quoi la musique est-elle essentielle en ces temps difficiles ?
Plus la situation se dégrade, plus il est essentiel d'être présent culturellement. Si un jour nous devions disparaître de la scène mondiale, notre culture resterait pour témoigner de notre existence.
À quoi peut s’attendre le public?
Le public pourra assister à trois concerts d'une heure chacun, sur trois dimanches consécutifs à 16h. L’entrée est gratuite, mais ceux qui le souhaitent pourront faire un don à l'issue des concerts. Cette année, nous soutenons l’APEG, l'Association pour la protection de l’enfant de la guerre, fondée par Mme Mirna Ghannagé en 1996. Cette association aide les enfants traumatisés par la guerre grâce à l’intervention de psychiatres, psychologues et éducateurs. Nous sommes fiers de pouvoir soutenir cette noble cause.
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