Banque mondiale: contraction économique due à la guerre
Ralentissement économique de 1% en 2024. ©Ici Beyrouth

Dans son rapport sur les “Perspectives de pauvreté au Liban”, la Banque mondiale (BM) s'attend à ce que le Liban enregistre une contraction économique de 0,8% en 2023, après que l'économie libanaise s’est contractée de 0,6% en 2022 et de 7,0% en 2021. Elle prévoit également un ralentissement économique de 1% en 2024.

Il y est indiqué que, alors que la contraction économique aurait dû s'atténuer en 2023, cinq ans après un fort déclin économique de 34%, l'éclatement du conflit lors du dernier trimestre de l'année s’est répercuté négativement sur l'économie, à tel point que la croissance a atteint un niveau record (négatif) de 0,8%. Cet effet s'est poursuivi tout au long de l'année 2024. À noter que la BM escomptait une contraction de l'économie de 1 %, avant de prendre en compte l'escalade majeure du conflit à partir de septembre 2024 qui a surtout nui au secteur du tourisme, principal pilier de l’économie.

Sur le plan financier, la Banque mondiale misait sur un excédent budgétaire de 0,2% en 2024, après avoir enregistré un excédent de 0,5% en 2023. En chiffres, les recettes publiques se sont élevées à 13,7% du PIB en 2023 (soutenues par l'ajustement des taux d'imposition et de douane pour refléter la baisse du taux de change), tandis que les dépenses se sont stabilisées à 13,2% du PIB (du fait de l'arrêt du financement du budget à partir du second semestre de 2023).

Dans le même cadre, alors que le budget 2024 prévoit un déficit zéro, la Banque mondiale estime que les recettes budgétaires vont dépasser celles attendues grâce à une meilleure collecte des impôts, obtenant ainsi un excédent de 0,2%. Le rapport indique que le taux de change s'est stabilisé au niveau de 89.500 livres par rapport au dollar américain depuis la mi-2023, après que l'augmentation des recettes publiques et l'absence de nécessité de financer le budget (en raison de la limitation des dépenses des ministères) ont conduit à une contraction de la masse monétaire de la livre libanaise de 31,2%. Dans un contexte connexe, l’analyse indique que la suspension de la plateforme Sayrafa et la restriction susmentionnée du financement budgétaire ont conduit à une augmentation des réserves totales de devises étrangères de 546 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2024, pour atteindre 10,2 milliards de dollars.

La Banque mondiale a ajouté que la stabilité du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar américain a entraîné une baisse progressive du taux d'inflation mensuel moyen à 1,2% entre août et décembre 2023 (à l'exception d'octobre, qui a connu une hausse).

Par ailleurs, l’inflation annuelle est passée en dessous de 100% à partir de mars 2024, après avoir franchi les 100% à partir de juillet 2020. L’institution financière a indiqué qu’en dépit de la grave crise économique, le déficit du compte courant du Liban est resté négatif à 28,1% du PIB en 2023, en partie affecté par les répercussions de la guerre sur le secteur du tourisme.

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