Tenenti à IB: La Finul est prête à activer des plans d'urgence si nécessaire
Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti ©Agence nationale de l'information

L'escalade récente de la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban, notamment dans le Sud, a eu un impact majeur sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Au cours de la semaine dernière, plusieurs Casques bleus ont été blessés par des tirs israéliens visant des positions de la Finul, dont certaines ont été forcées par l'armée israélienne.

Le 30 septembre, Israël a lancé des opérations terrestres dans certaines localités frontalières du Liban-Sud. Le 13 octobre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a appelé les Nations unies à “retirer immédiatement leur force de maintien de la paix des zones frontalières où Israël combat le Hezbollah”, affirmant que ce dernier utilise les troupes internationales comme “boucliers humains”.

La Finul a catégoriquement refusé de se conformer à cet appel d'évacuation. Son porte-parole, Andrea Tenenti, estime qu’“il est important de maintenir une présence internationale”, puisque les forces de maintien de la paix sont mandatées par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Dans ce contexte de tensions croissantes, Ici Beyrouth a interrogé M. Tenenti sur plusieurs points.

Étant donné que la Finul a refusé de répondre à la demande d'Israël d'évacuer la zone, quelles mesures prévoyez-vous pour assurer la sécurité des Casques bleus en cas d'escalade de la violence près de vos positions? Quelles sont vos prérogatives si vos forces subissent une attaque directe?

Assurer la sécurité de notre personnel est l'une des priorités absolues de la mission. Les Casques bleus restent déployés dans toutes les positions et le drapeau de l'ONU continue de flotter. Ils poursuivent la mise en œuvre du mandat, en dépit des immenses défis auxquels ils font face.

Nous mettons en œuvre des améliorations à nos positions, y compris des bunkers, afin d’assurer une protection optimale des Casques bleus. De plus, nous avons récemment muni notre quartier général d’un système de radar et d'alerte qui donne au personnel quelques secondes de préavis en cas de roquette entrante ou d’obus susceptibles de tomber à proximité.

Nous rappelons à toutes les parties concernées leur obligation d'assurer la sécurité des Casques bleus et de s'abstenir de toute action pouvant mettre ces derniers en danger. Nous adaptons régulièrement notre positionnement et nos activités, et nous avons des plans d'urgence prêts à être activés si cela s'avère vraiment nécessaire.

Vous avez affirmé auparavant que les Casques bleus et le personnel humanitaire ne peuvent pas quitter les centres de la Finul en raison de problèmes de sécurité. Quel est votre rôle face à la situation actuelle?

La mission continue de maintenir le contact avec les parties en les exhortant à réduire les tensions et en leur rappelant leur obligation d'assurer la sécurité des Casques bleus. En raison de la situation sécuritaire des dernières semaines, la plupart des patrouilles ont été suspendues jusqu'à ce que la situation s'améliore.

Nous continuons de surveiller et d’informer depuis nos positions de l'ONU dans le sud du Liban. Nous travaillons également en coulisses pour coordonner le passage sécurisé de l'aide humanitaire essentielle aux civils au Liban-Sud.

Les civils continuent de souffrir en raison de ce conflit, et les Casques bleus poursuivent leurs efforts pour leur venir en aide.

Nous avons facilité l'accès des organisations humanitaires qui distribuent de l'aide aux civils encore présents dans plusieurs villages du Sud.

La Finul a déjà signalé des violations de l'armée israélienne au Liban-Sud. Israël a-t-il répondu à votre demande d’éclaircissements à cet égard? Quel type d'action ou de réponse attendez-vous du Conseil de sécurité?

L'armée israélienne maintient sa position concernant la nécessité pour la Finul de se retirer de ses positions à proximité de la Ligne bleue.

Le Conseil de sécurité a exprimé son soutien à la Finul à la suite des attaques, exhortant “toutes les parties à respecter la sécurité et la sûreté du personnel et des installations de la Finul”.

Les membres du Conseil ont également fait part de leur “profonde préoccupation” concernant les souffrances et les pertes civiles, la destruction des infrastructures civiles, ainsi que l'augmentation du nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays. Ils ont appelé toutes les parties à se conformer au droit international humanitaire qui exige la protection des civils.

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