“Blitz”, la guerre à travers les yeux d’un enfant
Steve McQueen, le réalisateur britannique, a assisté à la première de son film "Blitz" lors de la soirée d'ouverture du BFI London Film Festival 2024, le 9 octobre à Londres. ©Henry Nicholls/AFP

Dans son dernier film Blitz, Steve McQueen dépeint la “perversité” de la guerre à travers le regard d'un enfant pendant les bombardements nazis, tout en explorant des vérités sociales souvent ignorées.

Dans son dernier film, Blitz, le réalisateur britannique Steve McQueen dénonce la “perversité” de la guerre et la tendance à “détourner le regard” de sa réalité sombre. Dans un entretien accordé à l'AFP, McQueen, lauréat d'un Oscar, explique que cette œuvre, présentée en ouverture du London Film Festival mercredi, explore les bombardements massifs de l’armée nazie sur le Royaume-Uni entre 1940 et 1941, connus sous le nom de Blitz. Le récit est vu à travers les yeux d'un enfant métis de neuf ans, George, qui, alors qu'il est évacué avec d'autres enfants, s'échappe pour retrouver sa mère (interprétée par Saoirse Ronan) et son grand-père (joué par le musicien Paul Weller) dans l'East End de Londres.

Page blanche

Pour McQueen, placer un enfant au cœur de cette narration représente “une page blanche” pour illustrer la “perversité” de la guerre. Il souligne que, chez les adultes, il y a un moment où l’on a tendance à détourner le regard ou à ne pas écouter. En revanche, pour un enfant, “c'est bon ou mauvais, vrai ou faux... ça donne vraiment à réfléchir”. Dans le film, George, brillamment interprété par le jeune Elliott Heffernan, fait face à des scènes de destruction dévastatrice. Dans une séquence, il assiste à la ruine de son quartier, et dans une autre, il voit un camarade se faire renverser par un train.

L'inspiration pour Blitz provient en partie de l’enfance de McQueen à Londres et d'une mission en Irak en 2003 pour le Musée impérial de la guerre. Cependant, c'est la découverte, en 2020, d'une photo d'un enfant noir attendant son évacuation qui a véritablement déclenché l'idée du film. “Je me suis dit 'C'est ma porte d'entrée!' J'ai besoin de raconter ce récit particulier, de voir cette idée du Blitz à travers ses yeux”, raconte-t-il.

Vérités sociales

Le film aborde également le racisme qui prévalait à l'époque, un aspect souvent négligé dans les récits traditionnels sur le Blitz. McQueen explique: “Nous combattons autant notre ennemi que nous-mêmes d'une certaine façon (...) que ce soit le sexisme, le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie, il se passe toutes sortes de choses.” Pour lui, il est impératif d'inclure ces vérités sociales: “Vous ne pouvez pas faire un film sur la société sans raconter ce qui se passe réellement.”

Au-delà de ces enjeux, McQueen souhaite que “le cœur de l'histoire” soit centré sur l'amour familial. Bien que le récit soit fictif, McQueen a puisé son inspiration dans des personnes réelles et a effectué une recherche approfondie pour ancrer son récit dans la réalité. En conséquence, les personnages militaires et politiques, comme Winston Churchill, sont absents de Blitz. “Ce n'était pas mon sujet”, insiste-t-il.

McQueen se dit particulièrement ravi que la première de son film ait lieu à Londres. Blitz sera disponible dans les salles à partir du 1er novembre, suivi d'une diffusion sur Apple TV+ dès le 22 novembre.

Avec AFP

 

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