Le bloc de la Modération réactive son initiative pour élire un président
Concertations entre les Forces libanaises et le bloc de la Modération ©Al Markazia

Une délégation du bloc de la Modération a effectué, mercredi, une tournée auprès de divers blocs parlementaires libanais avec pour objectif de réactiver les efforts en vue d’élire un président de la République, dont le poste est vacant depuis le 31 octobre 2022.

Cela survient au lendemain d’une réunion tenue au Parlement avec des députés de la Rencontre parlementaire consultative indépendante (anciens CPL et indépendants).

Cette initiative ambitionne de rassembler les différentes parties politiques pour élire un président au plus tôt, instaurer un cessez-le-feu et mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité (qui a été adoptée en 2006 à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah).

À Meerab

La délégation du bloc de la Modération nationale, composée des députés Ahmad Kheir, Sajih Attié et Walid Baarini, s’est entretenue à Meerab avec le leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Ont assisté à la réunion les députés de la République forte Ghassan Hasbani, Ziad Hawat, Fadi Karam et Élias Khoury.

Prenant la parole au nom de la délégation, au terme de cette rencontre qui a duré plus d’une heure, M. Attié a indiqué que les deux bords ont estimé “nécessaire” d'organiser des élections présidentielles “le plus tôt possible, surtout en raison des événements tragiques que traverse le pays”. “L'arrêt de la guerre nécessite l'élection d'un président qui peut construire un État et qui sera à la hauteur de l'étape actuelle”, a-t-il ajouté.

Les deux blocs sont aussi convenus sur la nécessité “de soutenir les déplacés qui vivent une tragédie” et de “lancer un appel aux pays et aux organisations internationales afin d’œuvrer pour un cessez-le-feu”.

Le député Attié a indiqué que le bloc de la Modération “poursuivra ses concertations auprès des blocs politiques dont les idées se recoupent, dans le but de s'accorder, à l'unanimité, sur le nom d'une figure salvatrice et souveraine (un président) qui bénéficie du consensus presque général de toutes les composantes pour sortir de cette impasse”.

M. Attié a souligné que “le bloc n'abordera pas les noms de candidats actuellement", puisqu’il cherche à connaître les noms les plus agréés par les divers blocs parlementaires pour ensuite demander au président de la Chambre, Nabih Berry, de convoquer une session électorale.

Interrogé sur un éventuel refus du Hezbollah de participer à une session parlementaire pour élire un président, il a affirmé que "si nous réussissons à rallier 86 députés à cette cause, M. Berry convoquera une session, conformément aux règles constitutionnelles. C'est ce que nous visons, plutôt que la participation de 128 députés, même si nous aimerions que tous les députés s’accordent sur le nom du prochain président".

Avec le bloc National indépendant et des indépendants

La délégation parlementaire du bloc de la Modération s’était entretenue avec des députés du bloc National indépendant, dont Tony Frangié, William Tok, Michel el-Murr et Farid Haykal el-Khazen, au domicile de ce dernier à Jounieh.  

Au cours de cette rencontre, les deux bords se sont mis d’accord sur l’impératif de mettre fin "à l’agression israélienne contre le Liban et son peuple”, en instaurant un “cessez-le-feu et en appliquant les résolutions internationales, en particulier la 1701”.

La délégation a également rencontré les députés Paula Yacoubian, Ibrahim Mneimeh et Firas Hamdan.

À Dar el-Fatwa

À Dar el-Fatwa, la délégation a informé le mufti de la République, Abdellatif Deriane, de ses tractations auprès des différentes parties pour débloquer la situation.

“Le renforcement de l'unité nationale est le souhait de tous les Libanais et nous devons coopérer et soutenir tous les efforts et toutes les initiatives qui visent à rassembler les uns et les autres”, a notamment déclaré au nom de la délégation le député Walid Baarini à l’issue de cette rencontre.

“Le Liban ne peut plus se permettre de laisser la vacance présidentielle perdurer, et chacun doit assumer sa part de responsabilité dans ce vide. Le citoyen exige des actes concrets plutôt que des slogans; il souhaite voir des actions tangibles dans divers domaines”, a-t-il ajouté.

M. Baarini a également insisté sur le fait que cette initiative “se poursuivra dans le but d'élire un président et de former un gouvernement. Notre bloc est réceptif à toute idée ou proposition qui pourrait aider à atteindre cet objectif”.

“Nous appelons toutes les forces politiques à soutenir l'armée libanaise, les forces de sécurité intérieure (FSI) et toutes les autres instances sécuritaires afin de préserver la sécurité de la patrie et des citoyens. L'État et ses institutions ont la responsabilité de protéger les intérêts du pays et de son peuple”, a-t-il conclu.

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