Mais où est donc Ornicar? Bienvenue en Absurdie
©Ici Beyrouth

Un titre absurde pour un conflit absurde. Car comment définir autrement ce qui se passe au Liban! Une guerre qui a commencé alors que le peuple y était opposé. Qui s’est lentement métastasée pour arriver à un stade où le pays peut mourir. Dans l’indifférence générale.

Dans ce registre, le message adressé par le Premier ministre israélien aux Libanais est tout aussi stupéfiant: "Libérez-vous du Hezbollah… ou ce sera Gaza." En temps de paix, Israël avait en permanence, 24h/24, 50 avions et drones qui surveillaient tout, localisaient tout. On connaît le résultat de la précision de leur renseignement.

Comment le Premier ministre israélien peut-il sérieusement penser que les Libanais sont capables de "se libérer" du Hezbollah? Il sait parfaitement que la milice chiite peut, en quelques heures, mettre militairement la main sur l’ensemble du pays.

Est-ce un appel à la guerre civile? Comme il n’y a qu’un protagoniste armé, le conflit serait vite réglé et le Hezbollah aurait un contrôle total. L’alternative: devenir un nouveau Gaza. Merci du projet. Ça c’est plus facile à faire. Une destruction totale. Mais à quoi cela servirait-il? À pas grand-chose, à part rajouter des souffrances aux souffrances. Sans pour autant affaiblir le Hezbollah.

L’idée est peut-être d’attiser les tensions, de pousser le Hezbollah à sortir de "ses" zones, ce qui permettrait de considérer tout le Liban comme "entité terroriste". Une sorte d’hybride des deux généreuses "offres". Le conflit interne et une gazaification. La "loi de Murphy" dans sa splendeur. Elle stipule que tout ce qui peut mal tourner, tournera mal. Y a-t-il de quoi espérer? Au premier coup d’œil, pas vraiment. Ni le Hezbollah, ni Israël ne songent vraiment à des compromis.

L’espoir réside peut-être dans le courage des hommes. Les personnalités religieuses du Liban? Le pape François qui pourrait se sentir concerné par le pays qui abrite la dernière communauté chrétienne du Proche-Orient? La France? Les candidats sont très peu nombreux et restent très timides. En 1984, le pape Jean-Paul II avait dit: "La souveraineté du Liban doit être respectée et protégée. Chaque nation a le droit de vivre librement, sans ingérence extérieure." 40 ans plus tard, ce message résonne toujours dans le vide de l’avidité des puissants d’où qu’ils soient.

Le peuple peut-il faire quelque chose? Dans ce cas, la réponse est non. À part attendre, attendre et espérer, il est impuissant. Un miracle? Dans cette terre baignée de croyances enracinées dans les milliers d’années, c’est peut-être l’option la plus plausible. La foi déplace des montagnes.

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