Salam condamne l’illumination du Rocher de Raouché et appelle à des poursuites judiciaires

Le Premier ministre Nawaf Salam a condamné, jeudi soir, l’illumination non autorisée du Rocher de Raouché à Beyrouth, qualifiant cet acte de «violation flagrante» des autorisations officielles. Il a appelé à la poursuite en justice des responsables afin qu’ils soient sanctionnés conformément à la loi.

Dans une publication sur X, M. Salam a affirmé que «ce qui s’est passé aujourd’hui dans la zone de Raouché constitue une violation flagrante des termes de l’autorisation accordée par le gouverneur de la ville de Beyrouth aux organisateurs du rassemblement ». L’autorisation en question stipulait clairement: «Il est strictement interdit d’illuminer le Rocher de Raouché, que ce soit depuis la terre, la mer ou les airs, et d’y projeter quelque image lumineuse que ce soit.»

La Premier ministre a précisé avoir «contacté les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense», leur demandant de prendre les mesures appropriées, y compris l’arrestation des organisateurs. Ces derniers «doivent être déférés devant les autorités compétentes, afin que les sanctions conséquentes soient imposées à leur encontre», selon le communiqué.

M. Salam a ajouté que cet acte «constitue un reniement des engagements explicites pris par les organisateurs et ceux qui les soutiennent, et représente un nouvel échec qui rejaillit négativement sur leur crédibilité dans leur rapport avec la logique de l’État et de ses institutions».

Il a assuré néanmoins que «ce comportement condamnable ne nous détournera pas de notre détermination à édifier un État de droit solide».

Jeudi soir, le Hezbollah a persisté dans sa provocation en défiant ouvertement l’autorité de l’État libanais. Malgré une interdiction formelle, la formation pro-iranienne a illuminé le Rocher de Raouché, à Beyrouth, aux portraits de ses deux chefs assassinés, Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine.

 

Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux, Wafic Safa, responsable de l’unité de coordination et de liaison du Hezbollah, présent sur place à Raouché, a confirmé que l’opération d’illumination se déroulerait comme prévu, défiant ainsi les mises en garde des autorités.

Le communiqué officiel du Hezb diffusé ce jeudi a appelé clairement les partisans à participer à cette cérémonie, organisée pour commémorer le premier anniversaire de la mort de ces deux dirigeants. Une démonstration de force tenue au cœur de la capitale, au mépris des règles établies.

Face à cette escalade, le ministère de l’Intérieur a convoqué l’ensemble des Forces de sécurité, conscient de la tension croissante et du risque de débordements. Selon des sources bien informées, le chef du Parlement, Nabih Berry, aurait exprimé son mécontentement face à cette violation de l’accord interdisant cette mise en scène.

Ce défi à l’État révèle la volonté du Hezbollah d’imposer sa propre loi, au mépris des institutions et de la stabilité du pays. Cette opération «symbolique» dépasse la simple commémoration pour devenir un acte de défiance politique majeur.