Dix mois plus tard, le Hamas toujours capable de viser Tel-Aviv
©(Gil Cohen-Magen / AFP)
Une roquette s'est écrasée mardi, au large de Tel-Aviv, selon l'armée israélienne, un tir mené depuis la bande de Gaza et revendiqué par la branche armée du Hamas palestinien.

Une journaliste de l'AFP sur place a entendu une explosion. C'est la première fois depuis le 26 mai qu'une roquette pénètre dans la région de Tel-Aviv.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont annoncé mardi avoir «tiré deux roquettes M90 sur Tel-Aviv et sa banlieue» depuis la bande de Gaza, ravagée depuis le 7 octobre par une guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

L'armée israélienne, elle, a affirmé qu'«un projectile identifié en provenance de la bande de Gaza est tombé dans l'espace maritime du centre d'Israël», à environ 70 kilomètres du territoire palestinien.

Ces tirs interviennent alors qu'Israël a annoncé l'envoi jeudi de négociateurs pour reprendre les discussions visant une trêve à Gaza.

Le Hamas, de son côté, a dit préférer l'application d'un plan en trois phases vers un cessez-le-feu durable proposé fin mai par le président américain, Joe Biden, «plutôt que plus de négociations».

Toutefois, la question demeure: dix mois après le début de la guerre à Gaza et alors qu'Israël affirmait encore en juillet avoir démantelé 22 des 24 bataillons du Hamas, comment est-il possible que ce dernier puisse encore lancer des roquettes sur Tel-Aviv?


Une enquête menée en août par CNN a révélé que près de la moitié des bataillons du Hamas dans le centre et le nord de la bande de Gaza avaient reconstitué leurs capacités de combat, en recrutant de nouveaux combattants et en utilisant efficacement des ressources de plus en plus rares sur le terrain.

Au 1ᵉʳ juillet, seuls trois de ces 24 bataillons étaient «inefficaces au combat», c'est-à-dire qu'ils ont été détruits par l'armée israélienne, tandis que huit bataillons restaient «efficaces au combat».

Les 13 bataillons restants ont vu leurs capacités se dégrader, mais sont toujours capables de lancer des attaques sporadiques de type guérilla contre l'armée israélienne, rapporte CNN.

Sept de ces 13 bataillons ont été en mesure de reconstituer en partie leurs capacités militaires au moins une fois au cours des six derniers mois.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a affirmé à plusieurs reprises qu'Israël était sur le point d'atteindre son principal objectif de guerre, à savoir l'élimination totale du Hamas. Fin juillet, il a déclaré au Congrès américain que «la victoire est en vue».

Cependant, il semble de plus en plus évident qu'avec le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinouar, et maintenant cette attaque contre la plus grande ville d'Israël, le Hamas est loin d'être éradiqué.

Avec AFP
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