La réussite du Festival du film libanais au Canada, au-delà des frontières et malgré les temps incertains, est symbolisée par un cèdre planté au Liban le 8 août 2024, dans la réserve naturelle du Chouf.
Dans la majestueuse réserve naturelle du Chouf, un cèdre a été planté en l’honneur du Festival du film libanais au Canada. Ce geste symbolique célèbre un événement cinématographique qui, depuis huit ans, parcourt les provinces canadiennes et s’apprête désormais à conquérir l’Amérique du Sud, notamment le Mexique.
En présence du ministre de l'Information, Ziad Makary, de l'ambassadeur du Liban au Canada, Fadi Ziadeh, et des organisateurs du festival, ce cèdre, planté comme un symbole de résilience, souligne l’importance du cinéma libanais à travers le monde. Avant la crise du Covid-19, l'industrie produisait environ quinze films par an, un chiffre réduit à quatre après la crise. Cependant, le Festival du film libanais au Canada promeut ces œuvres, bâtissant un pont culturel solide entre le Canada et le Liban.
L’événement a rassemblé de nombreux acteurs, réalisateurs et producteurs au cœur de la plus grande réserve naturelle du Liban, thème du festival pour 2024. M. Makary a souligné l'importance de ce festival, qu'il a qualifié de «véritable ambassadeur culturel du Liban», tout en mettant en avant l’engagement des expatriés, fiers de leur patrie et de sa riche culture. Haylove Hadchiti, présidente du festival, a évoqué le rôle crucial du cinéma dans le rapprochement des cultures. Elle a rappelé que ce festival était le premier à promouvoir le cinéma libanais à l'étranger, attirant jusqu'à présent plus de 140.000 spectateurs.
«Le festival a commencé en 2016 lorsque je suis allé au Canada et ai rencontré mes amis de longue date, Haylove Hadchiti et Gilbert Sakr. Nous avons concrétisé l'idée à Montréal et Ottawa en 2017», a déclaré Sam Lahoud, fondateur et directeur du programme du festival. Il a ajouté: «Pendant la période du Covid-19, nous avons réussi à organiser une édition en ligne. Le festival est maintenant présent à Montréal, Ottawa, Toronto, Halifax et Vancouver. Il visite ces villes tout au long de l'année, de juin à Ottawa jusqu'à novembre à Halifax, mois du patrimoine libanais au Canada.»
Sam Lahoud a également exprimé son enthousiasme pour la plantation d'un cèdre dans le Chouf: «Dès le début du festival, nous avons choisi chaque année un lieu emblématique pour le Liban, utilisé comme visuel. D'abord parce que c'est artistiquement beau, et ensuite parce que c'est une occasion pour les expatriés de découvrir des lieux emblématiques du Liban. Nous avons précédemment utilisé, par exemple, le bâtiment de l’Œuf à Beyrouth, le rocher de Raouché, ou encore la Foire internationale de Rachid Karamé… Cette année, nous avons choisi la réserve de biosphère du Chouf à Barouk. Les responsables de la biosphère ont trouvé opportun de planter un cèdre au nom du festival, pour marquer sa présence dans cet endroit.»
Les organisateurs de l’événement font preuve d’une volonté inébranlable de persévérer malgré les turbulences régionales. Sam Lahoud affirme: «La situation au Liban n'est pas facile, elle est la même depuis quarante ans, mais nous, Libanais, nous y sommes bien adaptés. Nous espérons la fin de la guerre, car nous en sommes écœurés. Pourtant, à la Beirut Film Society, nous ne reportons ni n'annulons jamais nos événements. Cette édition ne fait pas exception, et nous avons décidé de célébrer ensemble au nom du cinéma.»
Quant aux projets futurs, il se dit confiant: «La Beirut Film Society lance le Festival du film libanais en Amérique latine, plus précisément au Mexique, les 30 et 31 août. Nous envisageons également une édition complète du festival à Los Angeles, aux États-Unis, en octobre ou novembre, comme édition pilote cette année.»
Cet événement témoigne de la vitalité de la culture libanaise à l'étranger, portée par une diaspora qui, malgré la distance, continue de célébrer et de faire rayonner le Liban dans le monde entier.
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