Présidentielle: avis mitigés sur l’initiative des députés de l’opposition
Au lendemain de l’initiative lancée par les députés de l’opposition pour sortir de l’impasse présidentielle qui persiste depuis le 31 octobre 2022, ces derniers ont soumis mercredi «leurs deux propositions» à divers blocs parlementaires qu’ils ont rencontrés successivement dans la bibliothèque du Parlement.                                        



Rassemblement démocratique: l'initiative de l'opposition «n’apporte rien de nouveau»

Les députés de l’opposition Élias Hankach, Ghassan Hasbani, Fouad Makhzoumi et Michel Douaihy ont entamé leurs rencontres par le groupe parlementaire du Rassemblement démocratique (PSP) composé de Hadi Abou el-Hosn, Marwan Hamadé, Wael Bou Faour et Bilal Abdallah.

À l’issue de cette réunion, M. Bou Faour a déclaré que même si son bloc considérait cette initiative «comme positive», il faudrait que «toutes les parties fassent preuve e flexibilité pour parvenir à une solution». Son bloc a toutefois émis un bémol concernant l’initiative des députés de l’opposition, estimant qu’elle «n’apportait pas de nouvelles idées pouvant mener à l'élection d'un président». Il a également ajouté qu’«il n'est pas juste de dire que le dialogue suscite des inquiétudes», faisant ainsi référence sans le nommer au dialogue proposé par le chef du Parlement, Nabih Berry, pour débloquer la question de la présidentielle.

M. Bou Faour a toutefois souhaité «que cette initiative soit couronnée de succès», en assurant qu’«il ne veut pas discréditer ce mouvement».

Rencontre plus positive avec le bloc de la Modération

Les députés de l’opposition ont ensuite rencontré une délégation du bloc parlementaire de la Modération, composée des députés Sajih Attiyé, Ahmed el-Khair, Neemat Frem et Nabil Badr.

Cette réunion a été qualifiée de «plus positive» par le député Ahmed el-Khair, qui a également souligné que «tout le monde est convaincu que la consultation est un passage obligatoire pour élire un président».

Le bloc de la Modération, qui avait soumis en février 2024 une initiative pour débloquer la présidentielle




a estimé que cette nouvelle formule proposée par l’opposition «était complémentaire à la leur et à d'autres initiatives et ce, contrairement à ce que certains pensent».

«L'opposition a fait un pas en avant en acceptant l'idée d'une consultation, que ce soit après ou avant la session», a ajouté M. Khair. Il s’est dit confiant que «l'intégration de ces diverses initiatives pourrait finalement permettre la convergence de tous les Libanais et mettre fin à la vacance présidentielle».

Bloc du changement et les indépendants 

Au terme de la troisième rencontre avec les députés du changement et des indépendants, le député du bloc parlementaire du changement, Firas Hamdan, a déclaré: «Nous sommes évidemment favorables à toute initiative conforme à la Constitution et, d'autre part, nous soutenons une solution pour lever l'obstruction de l'élection d'un président».

Il a ajouté que «débattre ou créer une hérésie constitutionnelle n'est rien d'autre qu'un coup porté à l'économie et aux institutions libanaises».

«Nous avons accueilli favorablement toutes les initiatives respectant la Constitution libanaise et, en ce moment historique, nous sommes ouverts et prêts à engager des discussions dans le cadre strict de la Constitution», a également affirmé le député du changement.

Toutefois M. Hamdan a souligné que l’appel «au dialogue est un prétexte pour ne pas élire un président», faisant lui aussi référence à la proposition sans cesse réitérée par M. Berry.

Pour sa part, le député Melhem Khalaf a souligné que «bien que la consultation soit relativement acceptée, en échange de celle-ci, il ne peut y avoir plusieurs séances; il doit y avoir une seule séance ouverte à tours consécutifs, conformément aux dispositions de la Constitution».
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