Un navire militaire iranien entre en mer Rouge dans un contexte de tensions
Un destroyer iranien est entré en mer Rouge par le détroit de Bab al-Mandeb selon l'agence de presse iranienne Tasnim. Cet évènement intervient dans un contexte de montée des tensions en mer Rouge où les rebelles huthis multiplient les attaques ces dernières semaines.

Le navire de guerre iranien Alborz est entré dans la mer Rouge par le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, a rapporté lundi l'agence de presse Tasnim, à un moment où les tensions autour de cette voie d'eau d'importance mondiale s'exacerbent.

L'agence n'a pas précisé les raisons de ce déploiement, mais a noté que des navires militaires iraniens opéraient dans la zone depuis 2009.

"Le destroyer Alborz est entré dans la mer Rouge en passant par le Bab al-Mandeb, une voie navigable située à l'extrémité sud de la mer Rouge et reliée au golfe d'Aden dans l'océan Indien, a indiqué l'agence.

Elle a ajouté que la flotte iranienne opérait dans la zone "pour sécuriser les voies de navigation, repousser les pirates, entre autres, depuis 2009".

Début décembre, les États-Unis ont mis en place une force navale multinationale pour la mer Rouge à la suite d'une série d'attaques de missiles et de drones menées par les rebelles huthis du Yémen, alliés à l'Iran, contre des navires marchands, ce qui a conduit les compagnies maritimes à suspendre les traversées de la zone.

Les Huthis affirment que ces attaques sont menées en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, ravagée par la guerre, où Israël combat les militants du Hamas.

Selon la Chambre internationale de la marine marchande, 12 % du commerce mondial passe par la mer Rouge, qui constitue un raccourci vers l'Afrique via le canal de Suez.

Dimanche, des hélicoptères de la marine américaine ont tiré sur des rebelles huthis qui tentaient de monter à bord d'un cargo au large du Yémen, les rebelles faisant état de 10 combattants morts ou disparus.

Les tensions régionales se sont accrues depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.


Lundi, le ministre britannique de la défense, Grant Shapps, a déclaré que son pays était "prêt à prendre des mesures directes" contre les Huthis "pour dissuader les menaces à la liberté de navigation en mer Rouge".

Le ministre britannique des affaires étrangères, David Cameron, s'est entretenu dimanche avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, au sujet des tensions en mer Rouge.

"J'ai clairement indiqué que l'Iran partageait la responsabilité de la prévention de ces attaques", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux, soulignant le "soutien de longue date" de Téhéran aux Huthis.

Selon un communiqué du ministère iranien des affaires étrangères, M. Abdollahian a critiqué le "double langage" de certains pays occidentaux, affirmant que "le régime israélien ne peut être autorisé à mettre la région à feu et à sang" avec la guerre de Gaza.

Les États-Unis ont précédemment accusé l'Iran d'être "profondément impliqué" dans les attaques des Huthis.

L'Iran a démenti ces accusations en affirmant que les rebelles huthis agissaient de leur propre chef.

En 2021, l'Alborz a repoussé une attaque de pirates contre deux pétroliers dans le golfe d'Aden.

En 2015, il a été l'un des deux navires de guerre iraniens envoyés dans le détroit "pour assurer la sécurité des navires commerciaux", ce qui a été considéré à l'époque comme un signe de tensions avec l'Arabie saoudite.

Avec AFP
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