Les évêques maronites stigmatisent les atteintes à la souveraineté de l’État
Le Conseil des évêques maronites a insisté sur le fait que la décision de guerre et de paix doit être détenue «exclusivement par l’État», appelant de nouveau à préserver le commandement de l’armée et à élire sans tarder un président de la République.

À l’issue de leur réunion mensuelle présidée par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à Bkerké, les évêques maronites ont insisté sur la nécessité de préserver l’armée, «en tant qu'institution constitutionnelle fondamentale pour la protection du pays et de son peuple». Ils ont mis en garde contre «une vacance au niveau de son commandement». Selon le communiqué, il est impératif de «soutenir l’unité et le commandement militaires ainsi que la confiance» qui lui est accordée. Les prélats ont en outre jugé nécessaire de doter l’armée des armes et des équipements qui lui permettent d’accomplir ses missions.

Parallèlement, les évêques ont exhorté, de façon pressante, le président du Parlement, Nabih Berry, ainsi que les députés à «élire rapidement un chef de l’État».


Ils ont affirmé «redouter que la vacance à la première magistrature ne favorise davantage un monopole de la décision de guerre au nom du Liban, ne paralyse l'armée et ne compromette la résolution 1701 du Conseil de sécurité». Ils ont averti que cette vacance pourrait aussi «encourager le fait que le Liban soit utilisé comme terrain de conflits militaires régionaux et que les armes illégales y retournent». Cette situation constitue «une violation flagrante du Pacte national et de l'accord de Taëf qui a rétabli la paix dans le pays» après quinze ans de guerre, selon le texte.

Les évêques maronites ont ainsi condamné le fait que «des factions palestiniennes ouvrent de nouveaux fronts au Liban-Sud», dénonçant «une violation de la souveraineté du Liban en tant qu'État indépendant».

Dans ce cadre, les évêques ont appelé le Premier ministre sortant, Najib Mikati, à «condamner fermement les violations de la souveraineté libanaise et à y faire face à tous les niveaux, à savoir politique, sécuritaire et diplomatique, arabe et international».
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