Qu'est-ce qu'un drone suicide?

De plus en plus utilisés sur les champs de bataille ces dernières années, les drones suicides ont révolutionné la guerre. 
Un drone suicide est un drone de reconnaissance et de combat muni d’une charge explosive. Il peut détruire des cibles en s’écrasant sur elles. Si aucune cible n'a été engagée, il regagne sa base. L'engagement entraîne la destruction potentielle de la cible et celle, évidente, du drone. La cible est choisie par un opérateur qui l’aperçoit grâce au drone. Ce drone est aussi nommé munition rôdeuse en raison de sa capacité à emprunter des itinéraires complexes pendant plusieurs heures. Il peut prendre la forme d’un drone armé (de type quadricoptère), d’un hélicoptère, d’un missile doté d’ailes, voire d’un sous-marin. Ces drones sont surtout connus pour la facilité de leur fabrication, leur faible coût, leur précision et les importants dommages qu’ils peuvent provoquer. Ils peuvent être lancés, notamment, à partir de camions, de lance-roquettes, de catapultes, ou encore de sous-marins.
De plus en plus utilisés sur les champs de bataille ces dernières années, les drones suicides ont révolutionné la guerre.
Par ailleurs, le Hezbollah a revendiqué jeudi soir des attaques aux drones suicide contre «le siège d’un commandement israélien à la caserne de Zebdine, dans les hameaux de Chebaa», à la frontière sud. Une première pour la formation pro-iranienne contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre dernier.
Voici quelques exemples d’utilisation de drones suicides sur différents champs de batailles.
Arménie - Azerbaïdjan 
Un des premiers usages de munition rôdeuse au combat eut lieu en avril 2016 lors de la Guerre des Quatre jours au Nagorno-Karabagh. L’armée azerbaïdjanaise avait utilisé les «Harop» fournis par Israël contre des bus convoyant des soldats arméniens au front. Ces drones auraient aussi détruit un poste de commandement arménien.
L’Azerbaïdjan utilisa de nouveau le Harop lors de la guerre du Haut-Karabagh de 2020.
Syrie

De son côté, la Syrie est connue pour avoir servi de «laboratoire de drones» pour les parties ayant pris part aux onze ans de conflit durant lesquels des drones ont été testés avant d'être déployés plus tard en Ukraine.
La Russie, les États-Unis, l’Iran, la Turquie, Israël et le régime syrien ont tous utilisé des drones lors d’opérations militaires en Syrie.
Ukraine
L’Ukraine est connue pour avoir été un champ d’expérimentation fertile pour tous types d’armes de parts et d’autres. Les drones suicides ont été abondamment engagés en Ukraine.
Les Russes utilisent des drones qu'ils fabriquent comme le ZALA Lancet et le ZALA KUB-E8, alors que les Ukrainiens utilisent notamment le Switchblade, de fabrication américaine. Ce dernier est de petite taille, sa charge explosive est faible et il est utilisé directement sur la ligne de front pour détruire des véhicules, des positions fortifiées ou des concentrations d'infanteries.
Il convient de rappeler que l’Iran, un des partenaires majeurs de Vladimir Poutine, a fourni généreusement des drones suicides aux Russes pour mener des attaques contre les infrastructures ukrainiennes. Parmi ces drones, les plus connus sont les Shahed 131 et Shahed 136, dont la charge explosive est plus puissante et la portée bien plus grande. Ils sont faits pour l'attaque d'infrastructures ennemies comme des centrales électriques, des ponts, des immeubles ou des usines.
Drones en «carton» exploités par les Ukrainiens
Par ailleurs, le site Futura, inspirons l’avenir a révélé dans un article l’exploitation par l’armée ukrainienne de drones suicides en carton.
«Ces drones suicides proviennent d'Australie. Baptisés Corvo et produits par la société Sypaq, ces avions sont plutôt conçus pour la surveillance et des opérations de livraison. Mais les Ukrainiens les auraient transformés en drones explosifs. L'Australie en aurait livré 500 depuis le printemps aux forces armées de Kiev», selon le même site.
Par ailleurs, selon plusieurs sources, le Hezbollah aurait construit des pistes d’atterrissage pour les drones au Liban. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a montré en septembre dernier les images d’un «aéroport» construit au Sud-Liban, près de Birket Jabbour et Jezzine, à 20 km de Metulla, une ville frontalière au nord d’Israël. Par ailleurs, le site web britannique, Defence & Security Intelligence & Analysis – IHS Jane's 360, spécialisé dans les affaires militaires, rapporte qu'«une analyse d'images satellitaires suggère que le Hezbollah aurait construit une piste d'atterrissage au nord de la vallée de la Békaa pour ses drones». «Située dans une région éloignée et peu peuplée, à 10 km au sud de la ville de Hermel et 18 km à l'ouest de la frontière syrienne, la piste d'atterrissage aurait été construite entre février 2013 et juin 2014, selon des images satellites devenues récemment accessibles au public sur Google Earth».
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