Guerre à Gaza: les inquiétudes de Walid Joumblatt
L’ancien chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a fait part de son «inquiétude quant à la possibilité que le Liban ne puisse pas échapper à l'éventualité d'un élargissement du cercle de la guerre» entre le Hamas et Israël.

Dans une interview accordée vendredi au magazine Politico, M. Joumblatt a indiqué qu’il s’emploie avec le chef du PSP, son fils, Taymour Joumblatt, à «lancer les efforts logistiques nécessaires pour éventuellement accueillir les déplacés des zones qui pourraient être ciblées au cas où Israël lancerait une attaque contre le Liban», soulignant que «les villages de la Montagne seront ouverts à tous, qu'ils soient chiites, sunnites ou chrétiens».

Le leader druze a par ailleurs critiqué «un manque de leadership mondial avisé», imputant la responsabilité de la crise actuelle à Washington «qui ne tient pas compte du droit des Palestiniens à avoir un État indépendant».

Commentant la visite du président américain, Joe Biden, en Israël, M. Joumblatt a affirmé avoir été inquiet par ses déclarations, estimant qu'elles reflètent «un abandon du rôle des États-Unis en tant que médiateur honnête dans le conflit». Il a dans ce sens dit «regretter l'absence de dirigeants tels que l'ancien secrétaire d'État américain James Baker, l'ancien président français Jacques Chirac et l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel».


Par ailleurs, M. Joumblatt, a indiqué avoir rencontré le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le chef du Parlement, Nabih Berri, pour essayer de contrôler la situation au Liban-Sud. Et M. Joumblatt d'ajouter: «Les Libanais sont devenus les simples spectateurs d'une catastrophe qui pourrait les engloutir».

Le leader druze a par ailleurs estimé qu'«écraser le Hamas» conformément au plan américain «ne résoudra pas le problème».  «Nous devons revenir à la base, à savoir la solution des deux États. Nous devons aussi avoir une vision plus large», a fait valoir M. Joumblatt, qui s’est encore une fois désolé de «l’escalade américaine, que ce soit au niveau du discours ou à travers l’envoi consécutif en Méditerranée de deux porte-avions» en signe de soutien à Israël.

«Pourquoi envoyer deux gros porte-avions dans la région? Est-ce dans un but pacifique? Est-ce pour maintenir la paix?» s’est interrogé M. Joumblatt pour qui cette démarche «réduit la possibilité que les réunions prévues samedi au Caire débouchent sur une solution». «Car, a-t-il dit, les personnes qui se réunissent ne sont pas les principaux acteurs. Ils n'ont aucune influence. Les principaux acteurs sont Israël, l'Iran et les États-Unis».

Concernant ce qui pourrait se produire si Israël envahissait Gaza, M. Joumblatt a répondu: «La décision sera entre les mains du Hezbollah et de l’Iran».
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