Téhéran lance un ultimatum à l'Irak sur les groupes armés kurdes
©(ARCHIVES) Des Peshmerga kurdes iraniens, membres du Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDK-Iran) près d'Erbil, la capitale de la région autonome kurde du nord de l'Irak, le 22 octobre 2017. (Photo Safin HAMID / AFP)
La République islamique d'Iran a annoncé lundi 18 août "prendre ses responsabilités" si les groupes d'opposition kurdes iraniens présents au Kurdistan irakien ne seront pas désarmés d'ici le 19 septembre. Les deux pays avaient conclu un accord en avril sur le désarmement de ces groupes, que Téhéran accuse d'alimenter la contestation en Iran.

L'Iran "prendra ses responsabilités" si l'Irak ne respecte pas sa promesse de "désarmer" d'ici au 19 septembre les groupes d'opposition kurdes iraniens présents dans le Kurdistan irakien, a averti lundi un haut responsable.

"Selon l'accord conclu entre les gouvernements iranien et irakien, le gouvernement irakien s'est engagé à désarmer les groupes terroristes armés en Irak d'ici au 19 septembre, à les évacuer de leurs bases militaires et à les transférer vers les camps prévus par le gouvernement irakien", a expliqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, au cours d'une conférence de presse.

"La date limite du 19 septembre ne sera en aucun cas prolongée", a-t-il prévenu. "Passé ce délai, si l'Irak ne respecte pas ses engagements, le gouvernement iranien assumera sa responsabilité, afin d'assurer la sécurité du pays".

Ces dernières années, l'Iran a bombardé à plusieurs reprises des factions de l'opposition kurde iranienne exilée depuis des décennies dans le nord de l'Irak.

Téhéran a accusé ces groupes d'"importer des armes" depuis l'Irak et d'avoir encouragé le mouvement de protestation qui a secoué l'Iran après la mort le 16 septembre 2022 de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs.


Ce dossier est fréquemment évoqué entre les responsables iraniens et irakiens dans un contexte de renforcement des relations bilatérales, le gouvernement irakien de Mohamed Chia al-Soudani étant soutenu par une coalition parlementaire pro-Iran.

A l'occasion d'une visite en avril du président irakien en Iran, son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, avait déclaré qu'un "accord sur la sécurité avait été établi entre les deux pays", la sécurité de l'Irak et de ses frontières étant "très importante pour nous".

Le gouvernement irakien s'était engagé fin 2022 à redéployer ses gardes-frontières pour limiter les tensions.

A la mi-juillet, le ministère de l'Intérieur de l'Irak a annoncé le déploiement d'une brigade à la frontière, en coordination avec les autorités du Kurdistan irakien. Quelque 50 tours de surveillance et 40 caméras y ont été installées, selon un responsable du ministère cité par l'agence de presse étatique INA.

Bagdad a alloué plus de sept millions de dollars "pour la construction de postes à la frontière en l'Irak et l'Iran pour empêcher les infiltrations et la contrebande", a-t-il ajouté.

Malo Pinatel, avec AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire