Encore sous le choc de la sanglante attaque de jeudi à Annecy, les regards se braquent sur l'assaillant, Abdalmasih H., un réfugié syrien en errance en France après avoir quitté sa famille en Suède où il avait obtenu l'asile après avoir fui son pays.
L'attaque terminée, les victimes pris en charge par les hôpitaux, les regards se tournent sur l'assaillant. Qui est-il ? Quelles sont ses motivations ?
Né en 1991, Abdalmasih H, a semé la terreur jeudi matin dans un parc sur les bords du lac d'Annecy, en attaquant au couteau six personnes, dont quatre très jeunes enfants. Il n'était jusque connu d'aucun service de renseignement et sans antécédents psychiatrique identifié.
Depuis son interpellation, il n’a pas donné d’explication sur son geste et a fait "obstruction à la garde à vue", notamment en se "roulant par terre", selon une source proche de l'enquête. Son état a été jugé "compatible avec la garde à vue", qui a été prolongée après son expertise psychiatrique.
De lui, on sait qu'il est chrétien, qu'il a un enfant de trois ans et qu'il a divorcé l'an dernier après plusieurs années de vie de famille. Son ex-épouse est une Syrienne réfugiée comme lui qui obtenu la nationalité suédoise.
Selon sa mère, jointe par l'AFP aux Etats-Unis où elle vit depuis dix ans, il avait fait son service militaire obligatoire en Syrie avant de fuir son pays en 2011 à cause de la guerre civile, puis avait réussi à gagner la Suède via la Turquie puis la Grèce.
"Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux (....) Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP à Trollhättan.
Selon les autorités françaises, il avait obtenu le statut de réfugié en Suède le 26 avril 2013 et voyageait en situation régulière. Raison pour laquelle la police l'a laissé repartir après l'avoir contrôlé dimanche dernier parce qu'il se lavait dans les eaux du lac d'Annecy, selon le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'Autorité suédoise des Migrations a pour sa part indiqué qu'il avait reçu un permis de séjour en 2013, mais plusieurs fois échoué à obtenir la nationalité suédoise depuis 2017.
L'homme avait déposé des demandes d'asile en Suisse, Italie et France, où son dossier a été rejeté tout récemment. "Notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas avoir l'asile en France, car il l'avait en Suède", a détaillé jeudi le ministre de l'Intérieur sur TF1.
Lors d'un rare échange avec son ex-femme après son départ, Abdalmasih H. lui a expliqué qu'il vivait "dans une église" en France. C'était il y a quatre mois. A Annecy, il était sans domicile fixe. Selon le directeur général de l’Office française de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi, "il bénéficiait de l’allocation pour demandeur d’asile depuis qu’il s’était enregistré comme tel" mais, faute de place, "n’a jamais été pris en charge au titre de l’hébergement dans le dispositif national d’accueil".
Un employé des pontons du lac d'Annecy a confié au quotidien régional Le Dauphiné Libéré l'avoir vu sur un banc au bord du lac, "chaque jour du matin au soir qu'il fasse beau ou mauvais", depuis environ deux mois. Il décrit un homme "qui marmonnait dans sa barbe", sans agressivité apparente.
Selon sa mère, Abdalmasih H. souffrait d'une "grave dépression" et ses échecs pour obtenir un passeport suédois ont aggravé son état. "C’est ma belle-fille qui m'a dit ça", a-t-elle précisé à l'AFP. "Elle disait qu'il n'était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler".
"Il a demandé la nationalité, il a eu un rejet", a priori parce qu'il a fait l'armée syrienne, a-t-elle dit: "ça l'a probablement rendu fou".
Au moment du drame, il n'était "ni sous l'emprise de stupéfiants ni sous l'emprise d'alcool", selon la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis. A ce stade, son geste reste sans "mobile terroriste apparent", a-t-elle dit jeudi, sans exclure "un acte insensé".
Maïssa Ben Fares, avec AFP
L'attaque terminée, les victimes pris en charge par les hôpitaux, les regards se tournent sur l'assaillant. Qui est-il ? Quelles sont ses motivations ?
Né en 1991, Abdalmasih H, a semé la terreur jeudi matin dans un parc sur les bords du lac d'Annecy, en attaquant au couteau six personnes, dont quatre très jeunes enfants. Il n'était jusque connu d'aucun service de renseignement et sans antécédents psychiatrique identifié.
Depuis son interpellation, il n’a pas donné d’explication sur son geste et a fait "obstruction à la garde à vue", notamment en se "roulant par terre", selon une source proche de l'enquête. Son état a été jugé "compatible avec la garde à vue", qui a été prolongée après son expertise psychiatrique.
De lui, on sait qu'il est chrétien, qu'il a un enfant de trois ans et qu'il a divorcé l'an dernier après plusieurs années de vie de famille. Son ex-épouse est une Syrienne réfugiée comme lui qui obtenu la nationalité suédoise.
Selon sa mère, jointe par l'AFP aux Etats-Unis où elle vit depuis dix ans, il avait fait son service militaire obligatoire en Syrie avant de fuir son pays en 2011 à cause de la guerre civile, puis avait réussi à gagner la Suède via la Turquie puis la Grèce.
"Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux (....) Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP à Trollhättan.
Selon les autorités françaises, il avait obtenu le statut de réfugié en Suède le 26 avril 2013 et voyageait en situation régulière. Raison pour laquelle la police l'a laissé repartir après l'avoir contrôlé dimanche dernier parce qu'il se lavait dans les eaux du lac d'Annecy, selon le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'Autorité suédoise des Migrations a pour sa part indiqué qu'il avait reçu un permis de séjour en 2013, mais plusieurs fois échoué à obtenir la nationalité suédoise depuis 2017.
L'homme avait déposé des demandes d'asile en Suisse, Italie et France, où son dossier a été rejeté tout récemment. "Notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas avoir l'asile en France, car il l'avait en Suède", a détaillé jeudi le ministre de l'Intérieur sur TF1.
Lors d'un rare échange avec son ex-femme après son départ, Abdalmasih H. lui a expliqué qu'il vivait "dans une église" en France. C'était il y a quatre mois. A Annecy, il était sans domicile fixe. Selon le directeur général de l’Office française de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi, "il bénéficiait de l’allocation pour demandeur d’asile depuis qu’il s’était enregistré comme tel" mais, faute de place, "n’a jamais été pris en charge au titre de l’hébergement dans le dispositif national d’accueil".
Un employé des pontons du lac d'Annecy a confié au quotidien régional Le Dauphiné Libéré l'avoir vu sur un banc au bord du lac, "chaque jour du matin au soir qu'il fasse beau ou mauvais", depuis environ deux mois. Il décrit un homme "qui marmonnait dans sa barbe", sans agressivité apparente.
Selon sa mère, Abdalmasih H. souffrait d'une "grave dépression" et ses échecs pour obtenir un passeport suédois ont aggravé son état. "C’est ma belle-fille qui m'a dit ça", a-t-elle précisé à l'AFP. "Elle disait qu'il n'était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler".
"Il a demandé la nationalité, il a eu un rejet", a priori parce qu'il a fait l'armée syrienne, a-t-elle dit: "ça l'a probablement rendu fou".
Au moment du drame, il n'était "ni sous l'emprise de stupéfiants ni sous l'emprise d'alcool", selon la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis. A ce stade, son geste reste sans "mobile terroriste apparent", a-t-elle dit jeudi, sans exclure "un acte insensé".
Maïssa Ben Fares, avec AFP
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