Euro-2024 : les Bleus résistent à la ferveur de Dublin
©Benjamin Pavard vient d'ouvrir le score pour les Bleus face à l'Irlande à Dublin lundi. Franck Fife/AFP
Libérée par Benjamin Pavard et sauvée par Mike Maignan contre l'Irlande (1-0), l'équipe de France est sortie victorieuse lundi d'un âpre combat dans la ferveur de Dublin, un succès qui éclaircit déjà sa route vers l'Euro-2024.

Devant les 50.000 spectateurs survoltés de l'Aviva Stadium, les Bleus ont fait le dos rond pour décrocher une deuxième victoire consécutive dans ces éliminatoires, moins convaincante que face aux Pays-Bas (4-0) vendredi, mais qu'il a fallu aller chercher avec d'autres ingrédients: le coeur et les tripes.

"On a été moins rayonnants que vendredi, mais ce sont des matches qu'il faut gagner. Grâce à l'état d'esprit et le caractère de ce groupe, on a gardé ce but d'avance", s'est satisfait Didier Deschamps.

Comme un symbole, c'est un homme du passé et un homme de l'avenir qui ont porté la France vers ce succès étriqué: le revenant Benjamin Pavard, artisan du sacre de 2018 déclassé quatre ans plus tard, et le gardien Mike Maignan, successeur d'Hugo Lloris.

Celui-ci a sorti deux parades exceptionnelles en toute fin de match, pour maintenir l'avantage obtenu par le Bavarois d'une frappe sèche dont il a le secret (50e).

L'opération comptable est parfaite pour le pragmatique sélectionneur Didier Deschamps: ce laborieux voyage en République d'Irlande permet aux Bleus de s'échapper en tête de leur groupe de qualifications, avec trois points d'avance sur la Grèce et les Pays-Bas, tous deux vainqueurs de Gibraltar lors de cette trêve.

La faible nation méditerranéenne sera au programme de la France lors du prochain rassemblement, en juin, tout comme la Grèce à Saint-Denis: deux proies tout à fait accessibles sur la route de l'Euro en Allemagne, du 14 juin au 14 juillet 2024.

Pavard relancé

Dans l'optique d'une compétition près de chez lui en Bavière, Pavard a peut-être pris date, lundi soir. Privé de temps de jeu depuis le premier match du Mondial-2022 contre l'Australie et piqué par l'encadrement technique pour son comportement au Qatar, le défenseur a saisi sa seconde chance d'un tir qui a touché la barre avant de se loger dans les filets, au retour des vestiaires.

De quoi raviver les souvenirs des 3.000 supporters de l'équipe de France regroupés dans la petite tribune nord de l'Aviva stadium.


Le capitaine Kylian Mbappé avait prévenu, dimanche, que seule "l'adversité" permettrait de "voir ce que cette équipe a dans le ventre". Ses paroles ne faisaient peut-être pas référence à la 48e nation mondiale, sans grand nom ni performance marquante ces dernières années.

La République d'Irlande a pourtant posé plus de problèmes aux Bleus que les Néerlandais, avec sa ligne de cinq défenseurs intraitables, son faible déchet technique et son tempérament guerrier, attisé par la ferveur des tribunes.

Dix jours après le succès de l'Irlande du rugby dans le Tournoi des six nations, c'est comme si la fête ne s'était pas arrêtée à Dublin: survoltés, les "Boys in green" ont joué leur partition avec une précision digne des "pipers" - joueurs de cornemuse - croisés dans les rues de la capitale.

Giroud et Mbappé moins en vue

Les dix dernières minutes, notamment, furent intenables dans la surface de Maignan. Le Milanais a sorti deux arrêts fantastiques coup sur coup, sur une tête de Jules Koundé proche de se transformer en but contre son camp (89e), puis devant un coup de casque de Nathan Collins qui prenait la direction de la lucarne (90e).

Dans son sillage, la jeune équipe de France a fait preuve d'expérience en acceptant, pour une fois, que le danger ne viennent pas constamment de Mbappé.

Le Parisien a été bien muselé par les Irlandais et a pâti d'une performance moins solide de ses compères du flanc gauche Theo Hernandez et Adrien Rabiot.

Didier Deschamps pourra également se satisfaire de la rencontre intéressante d'Eduardo Camavinga, titularisé au milieu alors qu'il était convoqué comme latéral gauche.

Celle d'Olivier Giroud, relancé dans l'axe de l'attaque à 36 ans, restera elle plus quelconque par rapport aux promesses de Randal Kolo Muani sur le premier match. En deux titularisations, le joueur de Francfort a bouleversé la hiérarchie.
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