Les revenus que le Liban espère obtenir de ses ressources gazières et pétrolières, si celles-ci venaient à être confirmées, devraient être placés dans un fonds souverain, ou en tout cas une grande partie d’entre eux. L’objectif d’un tel fonds, qui a été mis en place dans de nombreux pays, dont notamment la Norvège, est d’assurer une gestion transparente de ces revenus.

Plusieurs blocs parlementaires ont ainsi présenté des propositions de loi portant sur la création et la gestion de ce fonds. Ces textes sont actuellement examinés par une sous-commission parlementaire des Finances et du Budget, dont la mission est de rédiger une proposition de loi unifiée.

C’est dans ce contexte que la sous-commission a écouté lundi les explications de Vidar Ovesen, expert en matière d’établissement de fonds souverains, et ancien vice-ministre norvégien des Finances. La réunion de la sous-commission s’est tenue en présence de l’ambassadeur norvégien à Beyrouth, Martin Yttervik, du chargé d’affaires près l’ambassade, Svenn Wroldsen, et de trois représentants de l’Autorité libanaise du pétrole (Lebanese Petroleum Administration-LPA), Gaby Daaboul, Fouad Zahabi et Wissam Shbat.

Cette coopération s’inscrit dans le cadre du programme « Oil for development » (OfD) (pétrole pour le développement), mené par la Norvège pour aider les pays en voie de développement à gérer durablement leurs ressources pétrolières.

Ovesen à IB: Penser aux générations futures

Dans une interview à Ici Beyrouth, M. Ovesen a indiqué avoir expliqué aux membres de la sous-commission «l'importance de lier la gestion des fonds souverains à une bonne politique fiscale afin de garantir la transparence et la responsabilité». «Il est crucial de penser aux générations actuelles et futures en mettant en place un cadre solide pour gérer les futurs revenus pétroliers du Liban », a-t-il ajouté.


« Nous avons constaté que de nombreux pays, disposant d'abondantes recettes pétrolières, ont échoué. Je crois donc qu'il est très important d'avoir ces discussions sur la façon dont le Liban peut réussir et procéder de manière appropriée dès le premier jour», a poursuivi l’expert norvégien.

Kanaan : Une lueur d’espoir

De son côté, le président de la sous-commission, le député Ibrahim Kanaan, a indiqué à l’issue de la réunion que M. Ovesen «a informé les députés des différents modèles de fonds au niveau mondial, et de la manière de les gérer et les alimenter, ainsi que leurs mécanismes d'investissement sur les marchés mondiaux, et les ratios d'épargne et de développement».

Bien que le fonds appartienne à l'État, sa gestion est totalement indépendante et les revenus pétroliers lui sont confinés à lui seul, le gouvernement et le Parlement restant habilités à définir les politiques générales, a-t-il ajouté.

«Deux réunions sont nécessaires pour terminer les discussions et soumettre le rapport final à la commission des Finances, puis en séance plénière », a noté M. Kanaan, qui a estimé que «le fonds souverain est une lueur d’espoir dans un tunnel obscur, surtout si nous réussissons à le tenir à l’écart de nos problèmes actuels et de la mauvaise gestion ».

Il a souhaité que l’élaboration de ce texte soit finalisée d’ici deux semaines «pour passer à l'approbation de cette loi historique pour le Liban». Cette loi, a noté le député, « est censée nous transposer d'une étape à l'autre, à condition que nous respections le travail institutionnel et la bonne gouvernance nécessaires pour parvenir à une présence efficace sur les marchés mondiaux."
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