Le patriarche maronite Béchara Raï, qui a célébré la messe à Bkerké en présence de William Noun et de sa famille, a « mis en garde contre un plan pour s’emparer des postes maronites ».

Le patriarche maronite Béchara Raï a indiqué que l’arrestation de l’activiste William Noun « a démontré que la justice est devenue un instrument de vengeance et de haine et que les services de sécurité recourent à des pratiques policières ».

Mgr Raï, qui a célébré dimanche « la messe pour la paix universelle » à Bkerké, en présence de William Noun et de sa famille et d’une foule de fidèles, s’est demandé : « Ceux qui ont ordonné l’arrestation de William Noun et la perquisition de son domicile n’ont-ils pas honte ? Ne prennent-ils pas en considération les tragédies que sa famille et les proches des victimes vivent ? »

On rappelle que William Noun, dont le frère Joe avait été tué dans la double explosion du 4 août 2020, avait été interpellé vendredi par la Sécurité de l’État, puis libéré samedi après-midi sous caution d’élection de domicile, après une forte mobilisation politique et populaire en sa faveur. Le patriarche Raï, selon des sources médiatiques, est personnellement intervenu en sa faveur.

William Noun avait été détenu à la caserne de la Sécurité de l’État à Ramlet el-Baïda, et un mandat d’arrêt avait été délivré à son encontre, pour avoir lancé des pierres et brisé des vitres au Palais de Justice et proféré des propos jugés menaçants contre ce palais. Il sera d’ailleurs entendu lundi, avec d’autres proches des victimes, à la caserne Barbar Khazen à Verdun. Les familles ont appelé à un rassemblement de solidarité devant la caserne.


S'agissant du dossier présidentiel, le patriarche a appelé les députés « à cesser de démolir le pays et les institutions et d'appauvrir les citoyens, et à élire un président dans le respect de la Constitution, qui viendra donner au pays et non prendre de ce pays».

« Il est honteux que des pays arabes et internationaux tiennent des réunions et se consultent pour aider le Liban et faire élire un président alors que le Parlement ne vote pas, se cachant derrière la demande d’une entente à l'avance sur la personne du président, poignardant ainsi au cœur de notre système démocratique parlementaire », a-t-il ajouté.

Mgr Raï a souligné que « la prolongation de la vacance présidentielle sera suivie par des vacances dans les grandes institutions constitutionnelles, judiciaires, financières, militaires et diplomatiques ». « Je mets en garde contre un plan visant à créer un vide dans les postes maronites et chrétiens afin qu'ils puissent s'en emparer », a-t-il lancé, ajoutant : « ce que nous réclamons pour nos communautés, nous le réclamons pour les autres aussi ».

Il a souligné dans ce cadre que « l’ambiance au sein de la société a changé, et les âmes sont en ébullition et sur le point de se soulever, car aucun peuple au monde n'a atteint ce niveau d'effondrement sans se soulever et se révolter."

Il a enfin regretté « que nos responsables n'aient rien appris de la pandémie du Corona, est soient restés victimes du virus de leur corruption et de leur orgueil et otages de leurs intérêts et de leur haine ».
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