Réunions du cabinet: Le comité quadripartite fait chou blanc
Le ministre de la Justice Henry Khoury, proche du Courant patriotique libre, remet sur le tapis le refus de la tenue de tout Conseil des ministres avant l’élection d’un président de la République, soulignant que si le gouvernement est contraint de prendre des décisions importantes, celles-ci devraient se concrétiser par des décrets itinérants signés par tous les membres du gouvernement.

Une nouvelle réunion stérile… Tel semble être le bilan de la réunion tenue dans la matinée de samedi par le comité ministériel quadripartite chargé de plancher sur l’ordre du jour d’éventuels Conseils des ministres qui pourraient être convoqués en cas de « nécessité » pour prendre des décisions vitales en rapport avec la vie quotidienne de la population. Au cours de la réunion, le ministre de la Justice, Henry Khoury (proche du Courant patriotique), a réitéré le refus du CPL de tenir des réunions du cabinet avant l’élection d’un président de la République, soulignant que la solution pour toute décision que devrait prendre le gouvernement réside dans des décrets itinérants signés par tous les membres du gouvernement.

Le comité comprend quatre ministres-magistrats, le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui (proche du chef du gouvernement Najib Mikati), le ministre de l’Éducation Abbas Halabi (proche du Parti socialiste progressiste) et le ministre de la Culture Mohammed Mortada (Hezbollah). Ce comité avait été formé vendredi au terme d’une réunion ministérielle de concertation convoquée par le Premier ministre Najib Mikati afin de trancher le différend portant sur l’opportunité de la tenue de Conseils des ministres durant la phase de la vacance présidentielle.

Conformément aux termes de la Constitution, rappelle-t-on, en cas de vacance au niveau de la présidence de la République, c’est le Conseil des ministres réuni qui assume les prérogatives du chef de l’État. Mais dans le cas présent, le gouvernement de Najib Mikati étant démissionnaire, les ministres du Courant patriotique libre affirment que le cabinet n’est pas habilité à assumer les fonctions du président de la République. Le chef du gouvernement avait quand même convoqué le Conseil des ministres à une réunion, le 5 décembre, en dépit de l’opposition du CPL, le quorum pour la tenue de la séance ayant été assuré par le Hezbollah, ce qui a envenimé les rapports entre le parti chiite et le CPL.


La question de l’opportunité de la tenue de Conseils des ministres durant la période de la vacance présidentielle a été évoquée au cours d’une entrevue que M. Mikati a eue lundi 12 décembre avec le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. Afin de dépasser le différend politique portant sur la question, M. Mikati avait décidé de convoquer les ministres à une réunion de concertation qui s’est tenue vendredi au Grand Sérail, en présence des membres du gouvernement proches du CPL. Une décision de principe avait été prise de tenir des réunions du cabinet mais uniquement en cas d’extrême nécessité.

L’ordre du jour de ces Conseils des ministres de « nécessité » devait être défini par le comité ministériel quadripartite formé vendredi. Sauf que les quatre ministres ont tenu effectivement une réunion préliminaire samedi mais sans aboutir à un quelconque résultat. Le ministre de la Justice a en effet remis en question le principe des réunions de « nécessité » que pourrait tenir le cabinet. Il a réitéré la position du CPL refusant la tenue de tout Conseil des ministres avant l’élection d’un nouveau président de la République, soulignant dans ce cadre que si des décisions importantes s’imposent au gouvernement, elles devraient se concrétiser par le biais de décrets itinérants signés par tous les membres du gouvernement. Retour, donc, à la case départ…

 
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