Présidentielle : En attendant Godot pour 2023 ?
©Crédit photo: Ali Fawaz

Le Liban aura-t-il un président en 2023 ? La date de la onzième séance électorale parlementaire pour l’élection d’un président de la République n’a pas été fixée par le président de la Chambre, Nabih Berry. La dixième s'est terminée jeudi, comme toutes les précédentes, sans qu’un nouveau président ne soit élu, au terme de votes parfois farfelus (genre Martin Luther King, Pacte ou mascarade) dénotant une légèreté parlementaire choquante. Un défaut de quorum a été provoqué, comme d’habitude, par le Hezbollah et ses alliés au terme de cette séance.

Cent neuf députés sur les 128 que compte la Chambre, ont pris part à cette session. À l’issue du vote, les résultats étaient les suivants :


38 voix pour Michel Moawad, 8 pour Issam Khalifé, 2 pour Ziyad Baroud, 2 pour Salah Honein, 1 pour Miled Bou Malhab, 1 pour Chafic Merhi (ancien directeur des douanes arrêté dans l’affaire du 4 août 2020), 37 bulletins blancs, 9 bulletins avec la mention " le Pacte ", 2 bulletins avec la mention " l’Entente ", 6 bulletins avec la mention " Liban nouveau ", et 3 bulletins annulés, parmi lesquels un avec ce commentaire: " C’est une mascarade ".

À leur sortie de l’hémicycle, les députés ont réagi à cette mise en scène à laquelle se sont malheureusement habitués les Libanais. Les députés du Hezbollah et leurs alliés ont encore une fois appelé à un dialogue entre les différentes formations politiques pour "s’entendre sur un candidat de compromis". Le député du Courant patriotique libre (CPL), Ghassan Atallah, a implicitement confirmé que ce sont les députés de son bloc qui ont glissé dans l'urne les bulletins avec la mention "le Pacte", en référence au Pacte national de 1943 sur le partage communautaire du pouvoir. Il a estimé que "tout procédé qui n’est pas conforme au Pacte et au partenariat politique porte atteinte à la formule libanaise".

De son côté, le candidat-député Michel Moawad a appelé les forces de l’opposition "à unifier leur choix" soulignant que sa candidature est "depuis le début pour une libanisation de l’élection".
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