Boukhari: L’atteinte à Taëf aboutirait à saper la coexistence
L’ambassadeur d’Arabie saoudite Walid Boukhari a intensifié ses contacts au cours des derniers jours avec les principaux dirigeants et chefs de file sur la scène locale. Il a notamment rendu visite dans la journée de lundi au président Michel Aoun ainsi qu’au chef du législatif, Nabih Berry.

Le diplomate saoudien s’est abstenu de toute déclaration à l’issue des deux entrevues, mais dans un tweet, il a réaffirmé l’attachement de son pays à l’accord de Taëf, mettant en garde contre toute atteinte à ce document d’entente nationale (qui a mis fin à la guerre civile en 1989) et soulignant que toute remise en cause de l’accord de Taëf aboutirait «non pas à un nouveau Pacte national, mais plutôt à l’effritement de la coexistence».

Certains observateurs ont établi un lien entre, d’une part, la réaffirmation de ce ferme attachement de l’Arabie saoudite à Taëf et, d’autre part, le projet de rencontre qui devait regrouper mardi soir au domicile de l’ambassadrice de Suisse des représentants des principaux partis et blocs politiques du pays. Cette rencontre a été interprétée comme un premier pas vers une éventuelle remise en cause des fondements de l’accord de Taëf en faveur du tandem chiite Hezbollah-Amal, ce qui explique la position en flèche de l’ambassadeur d’Arabie saoudite.

Pour en revenir à l’entrevue de M. Boukhari avec le chef de l’Etat, le bureau de presse du président Aoun a indiqué que durant l’entretien, M. Boukhari «a réitéré l’attachement du Royaume (wahhabite) à l’unité du Liban et à son appartenance arabe, sur base des principes nationaux stipulés par l’accord de Taëf». Celui-ci constitue, selon l’ambassadeur, «un fondement qui a protégé le Liban et sa stabilité».


Toujours selon le bureau de presse à Baabda, M. Boukhari «a insisté sur l’importance de respecter les échéances constitutionnelles» et de renforcer les relations entre les deux pays.

Il convient de noter que M. Boukhari, fervent défenseur de l’accord de Taëf, avait souligné dimanche soir que «le document d’entente nationale est un contrat contraignant pour jeter les bases de l’entité libanaise pluraliste». «L’alternative (à Taëf) ne sera pas la mise en place d’un autre pacte, mais aura pour conséquence l’effritement du vivre-ensemble et la disparition de la patrie unifiée, ainsi que son remplacement par des entités qui ne ressemblent pas au Liban-message», a écrit l’ambassadeur Boukhari sur son compte Twitter.

 
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