Dernière phase du désarmement palestinien : remise d’armes à l’armée libanaise
Le mouvement Fatah remet ses armes lourdes à l'armée libanaise, dans le camp de Aïn el-Heloué. ©Al-Markazia

Les dernières armes lourdes du mouvement palestinien Fatah ont été remises, mardi, à l’armée libanaise, depuis la zone de Jabal el-Halib, dans le camp de Aïn el-Heloué.  

L’armée libanaise s’est déployée aux abords du site de remise et a renforcé les mesures de sécurité afin d’assurer le bon déroulement de l’opération.

Selon un communiqué des Forces de sécurité nationale palestiniennes au Liban, il s’agit de la cinquième et dernière tranche d’armes lourdes de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). «Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du communiqué conjoint du président palestinien Mahmoud Abbas et du président libanais Joseph Aoun, signé le 21 mai 2025. Elle reflète l’approfondissement du partenariat palestino-libanais et traduit une volonté commune de sécurité, de stabilité et de renforcement des relations fraternelles entre les deux peuples», précise le texte.

Une année 2025 marquée par le désarmement progressif

L’opération menée mardi marque la conclusion d’un vaste processus de désarmement des camps palestiniens au Liban, amorcé en mai 2025 dans le cadre d’une coopération entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement libanais. Les armes lourdes et moyennes ont été retirées et remises à l’armée libanaise en quatre étapes. La première a eu lieu à Bourj el-Barajné, à Beyrouth, le 21 août, suivie, une semaine plus tard, par les camps du Sud du Litani — Rachidiyé, Buss et Bourj el-Chamali. Le 29 août, le désarmement est revenu à Beyrouth, dans les camps de Bourj el-Barajné, Chatila et Mar Elias, avant de s’étendre, le 13 septembre, aux camps d’Aïn el-Héloué dans le Sud et de Baddawi dans le Nord.

Depuis des décennies, les factions palestiniennes exercent un contrôle sur les 12 camps de réfugiés au Liban, qui opèrent en grande partie en dehors de la juridiction de l’État. Ce plan est considéré comme l’effort le plus important depuis des années pour réduire la présence d’armes dans les camps. 

L’objectif est d’établir le monopole de la détention d’armes par l’armée Libanaise, une démarche vivement critiquée par le Hezbollah.

Ce processus s’est accompagné de changements importants au sein du Fatah, sur les plans politique, militaire et diplomatique. Le départ, en août dernier, de l’ancien ambassadeur Achraf Dabbour et la nomination de Mohammad el-Assaad ont marqué une approche plus ouverte à la coopération avec les autorités libanaises et à la prise en compte des enjeux civils et sociaux des réfugiés palestiniens. Parallèlement, une réorganisation des forces de sécurité palestiniennes, des unités diplomatiques et des structures représentatives dans les camps a été menée.

 

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