Gap Law : un déposant met en cause Salam, Jaber et Bsat dans une conspiration contre le peuple et les banques
Un déposant accuse le trio Salam, Jaber, Bsat de mettre en péril les économies des Libanais. ©Houna Loubnan

Dans un texte publié et repris, jeudi, par la plateforme Lebanon Pulse, un déposant qui se présente comme étant le client de l’un des principaux établissements bancaires libanais, s’est adressé directement à ce qu’il appelle le «trio Salam, Jaber, Bsat», qu’il accuse d’être au cœur d’un processus qu’il qualifie de «conspiration» contre les déposants et le secteur bancaire.

Pointant donc du doigt tant le Premier ministre Nawaf Salam, que les ministres des Finances, Yassine Jaber et de l'Économie et du Commerce, Amer Bsat, le déposant lance: «C’est comme si vous étiez les trois architectes d’un complot initié avant 2019 et désormais parachevé, les artisans de ce pillage des économies de toute une vie». «Vous tentez en vain de rassurer le peuple en affirmant ne pas vouloir toucher à leurs dépôts, mais la vérité, aussi douloureuse soit-elle, jaillit de vos sombres couloirs, imprégnés de haine et de malice, et porte l’odeur d’un complot destiné à dépouiller les banques de leurs capitaux, à les ruiner et à emporter avec elles l’argent des citoyens», s’insurge-t-il.

Et d’accuser le «trio» de se soumettre au Fonds monétaire international. «Nous savons que vous vous pliez aux exigences du Fonds monétaire international et que chacun de vous poursuit des intérêts bien connus. Mais aller jusqu’à brader le pays, son peuple et son économie, et piétiner les droits des citoyens, est inacceptable», poursuit-il. Il considère toutefois qu’un seuil a été franchi lorsque, à ses yeux, ces choix ont conduit à «vendre le pays, ses citoyens et son économie», et à porter atteinte aux droits fondamentaux des Libanais. Il affirme que l’effondrement amorcé en 2019, qu’il attribue à certaines forces politiques, à des groupes proches du pouvoir, à des ONG financées de l’étranger et à certaines ambassades, ne sera pas autorisé à se reproduire. Selon lui, il existe encore au Liban des voix libres déterminées à empêcher la destruction du pays, la faillite des citoyens et l’effondrement du système bancaire.

Dans son message, il avertit, par ailleurs, que ce qu’il qualifie de «complot» ne passera pas. «Sachez qu’au sein du Conseil des ministres, des responsables s’opposeront à toute tentative de replonger le pays dans la faillite ou de causer sa perdition via le FMI», instance responsable, d’après lui, de l’effacement des dépôts, des déposants, ainsi que des banques et de leurs actionnaires.

L’auteur du texte estime, dans ce contexte, que l’État doit assumer sa responsabilité première dans le dossier des dépôts, comme il l’a fait dans le cadre d’autres décisions politiques et économiques. Il accuse les autorités d’avoir fait supporter aux citoyens des pertes de plusieurs milliards de dollars à travers des politiques publiques successives, allant des subventions à l’électricité, de la grille des salaires à la fixation du taux de change, jusqu’à ce qu’il qualifie de légalisation du gaspillage, de la corruption et de l’évasion fiscale. Il s’interroge sur les raisons pour lesquelles les déposants et les banques seraient aujourd’hui les seuls à devoir assumer le poids principal de ces pertes.

«Cherchez-vous à précipiter le secteur bancaire dans la faillite et à faire reculer le Liban de manière spectaculaire ? Ou auriez-vous plutôt pour objectif d’introduire de nouvelles banques étrangères, guidées par des intérêts politiques et personnels étroits ?», s’interroge-t-il.

Il avertit que tout projet qu’il assimile à une «condamnation à mort des déposants et des banques» ne pourra être adopté tel quel au Conseil des ministres, en référence au «Gap Law» ou loi sur l’écart de financement. À cela, il ajoute que les ministres et les députés porteront une lourde responsabilité politique et morale s’ils votent ce texte, les rendant, selon ses termes, complices de la disparition des économies des Libanais.

S’adressant une nouvelle fois au «trio Salam, Jaber, Bsat», l’auteur affirme connaître leurs dossiers respectifs et disposer, pour chacun d’eux, de ce qu’il décrit comme un «livre de scandales». Il les exhorte à «revenir à la raison avant qu’il ne soit trop tard» et avant, écrit-il, que «tout ne s’effondre sur leurs têtes» s’ils décident de porter atteinte aux dépôts et aux économies des citoyens.

 

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