WASL : Riyadi arrache un thriller à Téhéran, Gyokchyan en homme providentiel
Hayk Gyokchyan, homme providentiel de Riyadi à Téhéran, auteur des points décisifs dans le money-time face à Gorgan. ©fiba.basketball

Sonnés par Astana quelques jours plus tôt, les triple champions de West Asia ont répondu de la plus belle des manières en allant chercher, à l’arraché, un succès de prestige sur le parquet de Shahrdari Gorgan (85-83), grâce à un Hayk Gyokchyan de gala dans le money-time.

Il y a des défaites qui laissent des traces, et des réponses qui remettent les pendules à l’heure. Battu à Astana après une série de 15 victoires de rang en phase de groupes WASL, Al Riyadi savait qu’il n’avait pas le droit de rater son passage à Téhéran, chez le champion d’Iran, invaincu jusque-là cette saison.
Dans une Azadi Arena chauffée à blanc, les hommes d’Ahmad Farran ont livré exactement le match que tout le monde attendait d’eux : dur, maîtrisé dans les moments clés, avec des leaders qui assument. Et au bout de la nuit, c’est un succès 85-83 face à Gorgan, un rival direct pour le trône de West Asia, qui relance parfaitement la machine jaune.

Un choc de patrons à l’Azadi

Riyadi–Gorgan, c’est devenu un classique de la région : deux clubs qui se sont disputé les deux premières finales de la WASL West Asia, avec un avantage net pour les Libanais sur les confrontations directes. Cette fois encore, le scénario a tenu toutes ses promesses : aucun véritable break, des runs répondant à des runs, et un tableau d’affichage qui oscille sans jamais se figer.
Offensivement, le champion du Liban a fait parler sa profondeur. Amir Saoud a montré la voie avec 20 points, joint meilleur marqueur de la rencontre, parfaitement relayé par Perrin Buford (18 points, 9 rebonds, 6 passes) et par un Gyokchyan longtemps discret mais toujours dans les bons coups. En face, Gorgan a répliqué avec les 20 points de Jordan Hamilton et les 20 de Parrish Petty, confirmant le statut de duel XXL au sommet de la conférence.
Riyadi n’a pourtant jamais vraiment réussi à éteindre la salle. Chaque tentative de break libanaise voyait les Iraniens recoller, poussés par un public qui ne demandait qu’à fêter une quatrième victoire de rang. Mais ce Riyadi-là, déjà trois fois champion de West Asia, connaît trop bien ces ambiances pour paniquer.

Gyokchyan, le sang-froid au buzzer

Tout se joue, comme souvent, dans les dernières secondes. Match à égalité, tension maximale, fautes à gérer, rotations réduites : on entre en mode money-time pur. C’est précisément là que Hayk Gyokchyan décide de prendre le volant.
D’abord, l’intérieur libanais ne tremble pas sur la ligne : deux lancers francs convertis à moins d’une minute du terme pour faire basculer le score du côté de Riyadi. Sur l’action suivante, Gorgan a la balle de l’égalisation ou du +1, mais le tir lointain de Nosratollah Yazarloo fait flop.
Derrière, Buford arrache le rebond défensif, remonte le ballon et, plutôt que de forcer, trouve Gyokchyan en remise. Jumper propre, au timing parfait, quasiment sur le buzzer : +4 pour Riyadi, et la salle qui se fige.
Au final, Gyokchyan boucle la soirée avec 14 points et 7 rebonds, Buford frôle le double-double (18 points, 9 rebonds), et Saoud signe ses 20 points habituels dans ce genre de rendez-vous. De l’autre côté, Hamilton et Petty peuvent bien afficher 20 unités chacun, la feuille de stats ne raconte pas tout : les derniers ballons, eux, sont restés dans les mains des Beyrouthins.

Le message de Riyadi 

En conférence de presse, Ahmad Farran ne s’est pas enflammé, mais le message est clair. Gagner à l’extérieur « n’est jamais facile » et « c’est toujours bon de le faire loin de la maison ». Surtout dans une salle comme l’Azadi, face à une équipe qui semblait tenir le match. « Mes joueurs ont montré du caractère et de la personnalité sous pression. Ce sont les petits détails qui ont fait la différence », insiste-t-il, rappelant aussi la volonté du groupe de réagir après le faux pas contre Astana.
Sportivement, cette victoire vaut cher : elle remet Riyadi sur les rails après la claque kazakhe, inflige à Gorgan son premier revers de la saison et recadre la hiérarchie perçue en West Asia. Symboliquement, elle rappelle à tout le monde – Astana compris – qu’il faudra encore aller chercher le titre au forceps au Yellow Castle.
La suite ? Une coupure pour le Nouvel An, avant un déplacement à Damas pour défier Al Wahda le 9 janvier, tandis que Gorgan accueillera La Sagesse deux jours plus tôt. Et si certains, après Astana, avaient commencé à murmurer que Riyadi ne faisait plus peur, le silence tombé sur l’Azadi au moment du jumper de Gyokchyan a ressemblé à une réponse nette : à West Asia, le trône est peut-être convoité, mais il n’est pas encore vacant.

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