Les autorités américaines ont annoncé lundi avoir déjoué un projet d’attentats à la bombe de grande ampleur en Californie du Sud. Selon le FBI et le ministère de la Justice, quatre personnes ont été arrêtées à Los Angeles et dans le comté d’Orange, soupçonnées d’avoir planifié une série d’explosions coordonnées pour la nuit du Nouvel An. Les engins explosifs improvisés devaient être dissimulés dans des sacs à dos et déposés dans plusieurs centres logistiques, avant d’exploser simultanément à minuit.
Présenté par la procureure générale Pam Bondi comme un « complot terroriste massif et horrifiant », le projet est attribué à une faction radicale du Turtle Island Liberation Front (TILF), un groupuscule décrit par les autorités comme farouchement antigouvernemental, anticapitaliste et pro-palestinien. Les suspects, âgés de 24 à 41 ans, ont été interpellés alors qu’ils assemblaient les dispositifs explosifs dans une zone désertique. Un cinquième individu, soupçonné d’être lié au réseau, a également été arrêté à la Nouvelle-Orléans.
Cette opération, menée grâce à des sources humaines et à une surveillance numérique étroite, illustre la priorité donnée par les services américains à la prévention, notamment en période de fêtes, traditionnellement considérée comme à haut risque.
En Australie, l’attaque antisémite de Bondi Beach plonge le pays dans le choc.
À l’opposé du globe, l’Australie a été frappée dimanche par l’un des attentats les plus meurtriers de son histoire récente. Quinze personnes ont été tuées sur la plage emblématique de Bondi, à Sydney, lors d’une fusillade visant une célébration de Hanouka. L’attaque, qualifiée de terroriste par les autorités, a été perpétrée par un père et son fils, armés de fusils de grande puissance.
Le drame s’est déroulé en début de soirée, alors que des centaines de familles participaient à la « fête des lumières » juive. Les assaillants ont ouvert le feu depuis une passerelle surplombant la plage, provoquant un mouvement de panique massif. La police est intervenue une dizaine de minutes après les premiers tirs : le père a été tué lors de l’échange de coups de feu, tandis que le fils, grièvement blessé, est plongé dans le coma.
Les enquêteurs ont établi que les deux hommes avaient séjourné récemment dans le sud des Philippines, une région connue pour la présence de groupes islamistes armés. Le Premier ministre Anthony Albanese a évoqué une motivation idéologique liée à l’État islamique, tout en reconnaissant des failles dans le suivi du principal suspect, déjà signalé par les services de renseignement plusieurs années auparavant.
Europe : projets déjoués, radicalisation en ligne et diversification des menaces
En Europe, la menace terroriste reste diffuse mais persistante, marquée par une succession de projets déjoués et d’attaques isolées. En Allemagne, cinq hommes – un Égyptien, trois Marocains et un Syrien – ont été interpellés pour un projet d’attentat à la voiture-bélier visant un marché de Noël en Bavière. Les autorités soupçonnent une motivation islamiste, dans un contexte où les marchés de fin d’année demeurent des cibles symboliques depuis l’attentat de Berlin en 2016.
En Autriche, le parquet a inculpé un Syrien de 23 ans pour terrorisme après une attaque au couteau ayant coûté la vie à un adolescent et blessé cinq personnes en février dernier. L’enquête a mis en lumière une radicalisation rapide, principalement en ligne, sans lien direct avec une organisation structurée.
L’Espagne, de son côté, a vu ressurgir la menace d’ultradroite violente. La police a démantelé une cellule liée à The Base, organisation suprémaciste blanche classée terroriste par l’Union européenne. Trois membres ont été arrêtés, un arsenal saisi, et des projets d’actions violentes évoqués par les enquêteurs.
En France, une pression terroriste constante et un dispositif renforcé
La France reste l’un des pays européens les plus exposés. En 2025, le parquet national antiterroriste s’est saisi de 51 dossiers liés au terrorisme djihadiste, soit en moyenne une enquête par semaine. Les autorités constatent un rajeunissement inquiétant des profils, avec un nombre croissant de mineurs impliqués dans des projets d’action violente ou des faits d’apologie du terrorisme.
Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a appelé à une « vigilance maximale », en particulier autour des marchés de Noël. Renforcement des patrouilles, présence visible de forces armées, recours accru à la vidéoprotection et coordination avec les collectivités locales figurent parmi les mesures déployées sur l’ensemble du territoire.
Une réponse internationale axée sur la prévention et la lutte contre la radicalisation
Au niveau international, la lutte antiterroriste s’organise aussi sur le terrain normatif et préventif. Le Conseil de l’Europe a récemment adopté de nouvelles recommandations visant à combattre la radicalisation en ligne et à améliorer la prise en charge des victimes. Un rapport de référence souligne la complexité des trajectoires de radicalisation et la nécessité d’approches multidisciplinaires, combinant renseignement, justice, action sociale et régulation des plateformes numériques.
Entre attentats consommés, projets déjoués et stratégies de prévention renforcées, l’année 2025 confirme une réalité : la menace terroriste, polymorphe et mouvante, demeure un défi mondial majeur pour les démocraties.




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