Voyageurs hésitants, hôtels occupés: deux tendances contrastées lors de la visite papale
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Entre la menace persistante d’une reprise des frappes aériennes sur la banlieue sud et une insécurité généralisée dans le pays, beaucoup ont préféré s’abstenir de voyager. La communauté chrétienne d’Orient, notamment en Syrie, en Jordanie et en Irak, a choisi la prudence : face à un contexte aussi instable, peu ont voulu prendre le risque de se rendre au Liban pour la visite du pape Léon XIV. Leur venue n’a d’ailleurs pas eu d’impact notable sur le trafic aérien à destination du pays du Cèdre.

En revanche, le secteur hôtelier, lui, a enregistré un mouvement plus perceptible. Jean Abboud, président du syndicat des voyagistes, indique ne pas disposer encore de chiffres consolidés. Mais un premier indicateur est parlant : le nombre important de sièges restés vacants sur les vols à destination de Beyrouth avant et pendant la visite papale. « Les voyageurs ne se bousculaient pas pour venir au Liban », résume-t-il.

Quant aux Libanais de la diaspora, beaucoup semblent avoir reporté leur déplacement à la période des fêtes, ne pouvant se permettre deux voyages rapprochés, surtout dans un tel climat d’incertitude. Il note d’ailleurs que les réservations pour la dernière semaine de décembre sont similaires à celles enregistrées l’année précédente.

Autre signal révélateur : la demande croissante de billets d’avion remboursables. Les voyageurs veulent désormais maintenir la possibilité d’annuler, quitte à payer un supplément. « Leur volonté de se déplacer dépend entièrement des aléas sécuritaires au Liban », souligne-t-il.

Taux de remplissage des hôtels

Malgré ces hésitations, la visite papale — essentiellement organisée autour d’événements paroissiaux et diocésains — a tout de même dopé le taux d’occupation dans l’hôtellerie. Les établissements deux et trois étoiles situés en montagne ou en périphérie ont affiché un taux de remplissage compris entre 40 et 50 %. À Beyrouth, ce taux a atteint 70 %, selon Pierre Achkar, président du syndicat des propriétaires d’hôtels. Il précise que les délégations accompagnant le pape Léon XIV ont contribué à dynamiser le secteur touristique dans la capitale.

À titre d’exemple, 81 journalistes internationaux ont voyagé à bord de l’avion pontifical lors de ce déplacement apostolique, de la Turquie au Liban. Parmi eux figuraient des caméramans et des photographes représentant une vingtaine de médias issus de quinze pays.

Leurs frais de séjour ont été pris en charge par leurs médias respectifs ou, pour les journalistes indépendants, par eux-mêmes. Un centre de presse des plus sophistiqués pour des couvertures médiatiques en temps réel a été installé à l’hôtel Phoenicia, a relevé Mgr Abdo Bou Kassem, président du Centre catholique d’information.

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