Vol au Louvre: qui sont les quatre membres présumés du commando ?
Âges, parcours et rôles dans l’opération: les enquêteurs dévoilent les profils des quatre hommes soupçonnés d’avoir participé au cambriolage des bijoux de la Couronne au Louvre, un casse fulgurant dont le dernier suspect devait être présenté à un juge jeudi soir à Paris. ©Thibaud MORITZ / AFP

Age, métier, rôle dans le casse: qui sont les membres présumés du commando du casse du Louvre, dont le quatrième devait être présenté à un juge jeudi soir à Paris.

Les profils du commando ne correspondent pas à ceux «que généralement on associe au haut du spectre de la criminalité organisée», selon la procureure de Paris Laure Beccuau, qui a néanmoins souligné la montée rapide désormais sur des «faits extrêmement graves» de profils jusqu’alors «pas très connus».

«Doudou Cross Bitume»

Abdoulaye N., 39 ans, est soupçonné d’être l’un des deux hommes ayant pénétré dans la galerie d’Apollon le 19 octobre.

Son ADN a été retrouvé sur l’une des vitrines fracturées et sur des objets abandonnés sur place.

Il a été arrêté le 25 octobre, près de son domicile à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Il présente un profil original: connu sur les réseaux sociaux comme «Doudou Cross Bitume», il a acquis une notoriété en conjuguant performances physiques — via notamment du «street workout», une forme de musculation en ville — et culture du moto-cross.

Chauffeur de taxi clandestin et déjà condamné pour des vols aggravés, il devait être jugé le 5 novembre à Bobigny pour une affaire de dégradation de miroir dans un commissariat en 2019, sous le coup de la colère car il avait été placé en garde à vue alors qu’il avait bénéficié d’un non-lieu. L’audience a été renvoyée au 17 avril à la demande de ses avocats.

Un Algérien d’Aubervilliers

Un Algérien de 35 ans, vivant à Aubervilliers, est soupçonné d’être le deuxième homme ayant pénétré dans la galerie d’Apollon.

Il a été interpellé le 25 octobre à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie.

Il était sans activité récente, mais avait auparavant travaillé comme ripeur ou livreur. Il est déjà connu pour de la délinquance routière et a été condamné pour un fait de vol, selon Mme Beccuau.

Il a été ciblé grâce aux traces ADN retrouvées sur un des scooters ayant servi à la fuite après le casse.

Comme Abdoulaye N., il a fait des «aveux partiels», mais leurs déclarations sont «minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier», a noté la procureure.

Un habitant de Seine-Saint-Denis de 37 ans

Un troisième homme, âgé de 37 ans et habitant lui aussi en Seine-Saint-Denis, a été interpellé le 29 octobre avec sa compagne, après la découverte d’ADN leur appartenant dans la nacelle du monte-charge utilisé lors du cambriolage.

Si celles de l’homme «sont importantes», pour celles de la femme, les enquêteurs se demandent s’il s’agit d’«ADN de transfert», c’est-à-dire «déposé sur quelqu’un, sur un objet, qui est ensuite redéposé dans la nacelle».

Il a été écroué, tandis que sa compagne de 38 ans, initialement placée elle aussi en détention provisoire, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire le 12 novembre.

Le casier du trentenaire porte «mention de 11 condamnations, dont une dizaine déjà pour des faits de vol» significatifs, a indiqué Mme Beccuau.

Il a déjà été impliqué avec Abdoulaye N. «dans une même affaire de vol pour laquelle ils ont été condamnés en 2015 à Paris», selon elle.

Un homme arrêté sur un chantier à Laval

Le quatrième suspect qui doit être déféré jeudi, âgé de 38 ans, a été interpellé mardi, selon le parquet de Paris.

Il a été arrêté à Laval sur un chantier. Il est soupçonné d’avoir manœuvré la nacelle et d’être le deuxième conducteur de scooter.

Les enquêteurs de la BRB ont pu remonter jusqu’à lui grâce au travail de police technique et scientifique sur les véhicules, mais aussi à l’exploitation de la vidéosurveillance.

Selon Le Parisien, il est également originaire d’Aubervilliers.

Par Céline CORNU/AFP

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