Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, est à Beyrouth pour tenter de relancer l’initiative de son pays visant à désamorcer la crise entre le Liban et Israël, dans le cadre des négociations engagées à Charm el-Cheikh.
Il avertit que l’échec de cette démarche, ou de toute autre tentative, pourrait exacerber les tensions au Liban et accroître le risque d’un affrontement militaire entre Israël et le Hezbollah.
Selon des sources suivant de près les négociations, M. Abdelatty a cette fois présenté en détail les points clés de l’initiative, qui reviendrait, dans les faits, à désarmer le Hezbollah. Le plan prévoit notamment:
La démilitarisation complète de la région située au sud du Litani, avec le démantèlement de toutes les infrastructures militaires du Hezbollah et la mise en place de mesures empêchant tout retour en force de la formation pro-iranienne dans cette zone.
Une déclaration officielle du commandement du Hezbollah reconnaissant la démilitarisation de la zone et s’engageant à ne pas utiliser les armes ailleurs sur le territoire libanais. Celles-ci seraient placées sous le contrôle de l’armée libanaise, et le groupe s’abstiendrait de toute activité militaire ou sécuritaire sur le territoire national.
L’ouverture, in fine, de négociations directes entre le Liban et Israël à Charm el-Cheikh.
Cependant, malgré l’attention portée par les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite, l’initiative se heurte à de sérieux obstacles. Israël la juge insuffisante, estimant qu’elle ne garantit pas la neutralisation complète de l’arsenal du Hezbollah. Elle est également rejetée par l’Iran et le Hezbollah, Téhéran liant l’avenir du mouvement pro-iranien au résultat de potentielles négociations avec Washington, tandis que le Hezbollah refuse de céder son armement sans obtenir de concessions politiques internes.
Même si l’Iran venait à approuver officiellement la proposition égyptienne, le groupe chercherait à préserver son influence sur les décisions politiques et militaires au Liban.




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