Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales
Des garçons palestiniens marchent au milieu des débris d'un bâtiment endommagé appartenant au ministère des Biens religieux, qui abritait des personnes déplacées dans le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, le 20 novembre 2025, au lendemain d'un bombardement par l'armée israélienne. ©YURIY DYACHYSHYN/AFP

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

«Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?» a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

«Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant», a-t-elle ajouté, «quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?»

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, «rien n'a changé, concrètement», depuis le 10 octobre.

«Toujours sous la tente»

«Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours», déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en œuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont un bébé d'un an.

«Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre», a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à «démanteler des infrastructures terroristes». «Rien d'inhabituel», a-t-elle affirmé.

«Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante», a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, «les États-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes», a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

«Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants», a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

«Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir», a-t-il ajouté.

«Escalade dangereuse»

«Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite», a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

«Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé», a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une «escalade dangereuse» et appelé les États-Unis, pays médiateur, à «exercer une pression immédiate» sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné «fermement les attaques brutales» qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

AFP

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