Triathlon : Mia Sahioun s’installe tout en haut de l’Ouest asiatique
Mia Sahioun, rayonnante sur la plus haute marche du podium à Abou Dhabi, brandissant fièrement le drapeau libanais après sa médaille d’or en triathlon U15.  ©@miasahyoun

À 15 ans, la triathlète Mia Sahioun collectionne déjà les titres nationaux et les médailles internationales. De Kfarchima à Abou Dhabi en passant par Jounieh, Bahreïn et Fujeirah, la “star dorée” du triathlon libanais s’est installée tout en haut du classement ouest-asiatique… en attendant l’Asie, Dakar et, pourquoi pas, un jour les Jeux olympiques.

La photo est encore fraîche dans les mémoires : il y a une dizaine de jours, à l’aquathlon organisé par l’Automobile et Touring Club du Liban (ATCL), la jeune Mia Sahioun a franchi la ligne d’arrivée avec une avance confortable, visage déterminé, foulée propre, regard déjà tourné vers la suite. Première de sa catégorie d’âge, comme une habitude. À 15 ans, la licenciée du club ProFit vit au rythme d’un sport parmi les plus exigeants qui soient : le triathlon, ce cocktail musclé natation–vélo–course à pied, décliné parfois en aquathlon (nage + course).

Une serial-vainqueuse au palmarès précoce

Mia Sahioun n’a que six ans de triathlon dans les jambes, mais son palmarès a déjà des airs de CV d’athlète confirmée. Fille de Kfarchima, elle a raflé les titres de championne du Liban en catégories U12, U14 puis U16, en s’imposant comme la référence de sa génération sur le triple effort.
La scène internationale n’a pas tardé à la repérer : à Abou Dhabi, cette année, Mia a décroché la médaille d’or lors d’un triathlon dans la catégorie des moins de 15 ans, confirmant qu’elle n’était pas simplement une bonne junior libanaise, mais bien une cliente sérieuse au niveau régional. Dans la foulée, elle a accroché une médaille d’argent en triathlon à l’émirat de Fujeirah, histoire de prouver que son podium d’Abou Dhabi n’avait rien d’un accident heureux.
Résultat : la “golden girl” libanaise s’est invitée sur des dizaines de podiums, au Liban comme à l’étranger, au point de ne plus vraiment savoir ce que ça fait de rentrer à la maison les mains vides.

De Bahreïn au sommet de l’Ouest asiatique

La montée en gamme s’est poursuivie avec les sélections nationales. Sous les couleurs de la Fédération libanaise de triathlon, Mia Sahioun a pris le départ des Jeux asiatiques de la jeunesse à Bahreïn. Dans un plateau relevé, elle a terminé 16ᵉ au niveau continental, mais surtout 1ʳᵉ sur la zone Ouest-Asie. Une performance qui l’a propulsée tout en haut du classement ouest-asiatique pour les moins de 15 ans.
Pour une athlète de 15 ans qui partage encore ses journées entre les entraînements et les bancs de l’école – Mia est élève au Lycée libano-allemand de Jounieh – ce genre de repère vaut tous les discours : au sein de sa tranche d’âge, la Libanaise est aujourd’hui la référence régionale.
Derrière ces résultats se cache un quotidien réglé au millimètre. Mia s’entraîne tous les jours avec le club ProFit, sous la houlette de deux figures bien connues du milieu : le champion Ali Zoghbi et la championne Lindsay Nader. Natation, séances de vélo, fractionné à pied, préparation physique : la jeune triathlète a déjà un rythme d’athlète d’élite, avec un entourage technique qui voit plus loin que les frontières libanaises.

Cap sur l’Asie… et rêve d’anneaux olympiques

Le prochain gros rendez-vous est déjà encerclé en rouge sur son calendrier : le championnat d’Asie de triathlon U15, prévu en Arabie saoudite les 5 et 6 décembre. Mia y portera les ambitions d’un triathlon libanais en pleine structuration, avec l’idée de confirmer son statut de numéro 1 de la zone Ouest-Asie et de se frotter au gratin continental.
Un peu plus loin dans la saison, une participation au championnat d’Asie de l’Ouest à Fujeirah est également à l’étude. Autant dire que la jeune sportive ne manquera ni de kilomètres ni de lignes d’eau d’ici la fin de l’année.
Dans un coin de sa tête, un autre rêve s’invite de plus en plus souvent : une qualification pour les Jeux olympiques de la jeunesse, prévus en juillet prochain à Dakar, capitale du Sénégal. L’objectif est clair : décrocher le ticket, hisser le drapeau libanais sur la ligne de départ et viser, pourquoi pas, un nouveau podium d’envergure pour marquer encore un peu plus l’histoire de son sport.

Une aventure familiale… en quête de soutien

Derrière la “golden girl”, il y a une famille qui suit au pas de course. En 2025, le budget cumulé des participations de Mia – déplacements, engagements, matériel, stages – a atteint la barre des 15 000 dollars. Une somme considérable dans le contexte économique libanais, intégralement assumée pour l’instant par ses parents, Alain et Maya, qui soutiennent sans compter le projet sportif de leur fille.
Comme beaucoup de jeunes talents, Mia espère désormais qu’un sponsor viendra s’aligner à ses côtés sur la ligne de départ, afin d’alléger la facture des compétitions internationales qui s’annoncent de plus en plus nombreuses. Car dès l’an prochain, la triathlète de ProFit basculera dans la catégorie des dames, à 16 ans, avec une saison déjà annoncée comme “chargée” par la Fédération libanaise de triathlon.

L’avenir dans les jambes

À 15 ans, la plupart des adolescentes se demandent encore dans quel sport s’inscrire. Mia Sahioun, elle, a déjà trouvé son terrain de jeu : 750 mètres de nage, une vingtaine de kilomètres de vélo et une bonne dose de course à pied pour finir, le tout répété au fil des courses, des pays et des saisons.
Avec ses titres nationaux, ses podiums à Abou Dhabi et Fujeirah, sa première place ouest-asiatique et ses ambitions continentales, la jeune Libanaise coche toutes les cases de la future grande du triathlon régional. Reste à voir si le Liban suivra le rythme de sa “golden girl”, ou si elle devra, comme tant d’autres, porter seule sur ses épaules une carrière qui file déjà à la vitesse d’un sprint final.

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