Hommage parisien célèbre l’héritage éternel de François de Roubaix
©Shutterstock

À Paris, l’ensemble Le Sacre du tympan ravive l’héritage musical de François de Roubaix, disparu il y a un demi-siècle. Deux concerts mettront en lumière l’inventivité d’un compositeur autodidacte devenu une figure majeure de la musique de film française.

Les bandes originales cultes du compositeur François de Roubaix, mort il y a 50 ans, seront célébrées jeudi et vendredi à Paris par l'ensemble de jazz Le Sacre du tympan, dirigé par Fred Pallem.
Dernier Domicile connu avec Lino Ventura et Marlène Jobert, La Scoumoune avec Jean-Paul Belmondo et Claudia Cardinale, Le Samouraï avec Alain Delon ou encore Le Vieux Fusil avec Philippe Noiret font partie de la cinquantaine de films dont François de Roubaix composa la musique dans les années 1960 et 1970, avant de disparaître à l'âge de 36 ans dans un accident de plongée.
Cet autodidacte au look hippie avait l'art de tisser des mélodies entêtantes en mariant les possibilités infinies des synthétiseurs à celles d'instruments acoustiques, en partie depuis son «home studio», qu'il fut l'un des premiers à créer.
Sa musique «ne tombe jamais là où on croit que ça va tomber, c'est faussement naïf et beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît, et son côté autodidacte lui donne une certaine liberté», décortique Fred Pallem, qui a monté Le Sacre du tympan en 1998 avec des camarades de la classe jazz du Conservatoire national supérieur de musique et de danse.
Avec ce mini big band, il rendra hommage au compositeur lors de deux concerts au Café de la Danse, à Paris.
«Quand je tire le fil, c'est probablement un de mes plus vieux souvenirs de musique, enfant», affirme le bassiste, compositeur et arrangeur, se remémorant les trajets dans la voiture familiale avec François de Roubaix en fond sonore: «Je regardais le paysage défiler et je me faisais mon film.»
Les musiques de François de Roubaix ne l'ont jamais quitté, des premiers arrangements lorsqu'il était au conservatoire à un disque hommage en 2015 en passant par une création pour le festival Jazz à La Villette en 2008.
Au Café de la Danse, Fred Pallem mélangera des œuvres de différentes périodes ayant des liens rythmiques et harmoniques, dans trois suites d'une dizaine de minutes.
Un quatuor à cordes viendra prêter main forte à son orchestre, dont la moitié des membres sont de l'aventure depuis le début.
La musique de La Scoumoune est la madeleine de Proust de Fred Pallem: «Elle me poursuit depuis toujours. Je l'écoutais et je la fredonnais quand j'étais gamin pour chasser les mauvais rêves.»

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire