Une première depuis la conclusion de l’accord de cessez-le-feu, le 27 novembre 2024: lundi et alors que les tensions s’intensifient à la frontière sud du pays, l’armée israélienne aurait alerté l’armée libanaise, via le mécanisme de surveillance, d’une potentielle frappe contre Aïtaroun, à Bint Jbeil. Sans tarder, l’institution militaire a informé la municipalité du village d’une telle éventualité. Le siège municipal a ainsi été évacué et des mesures de précaution ont été prises.
Par ailleurs, et selon une source militaire israélienne citée par Maariv, «une nouvelle escalade des combats avec le Hezbollah n’est qu’une question de temps». Selon cette source, l’armée israélienne s’inquiète de «l’incapacité de l’armée libanaise à désarmer» la formation pro-iranienne, tout en accusant Téhéran de «chercher à se renforcer après sa dernière confrontation avec Israël».
Parallèlement, Yedioth Ahronot a rapporté que l’Iran et le Hezbollah «reconstituent un réseau de contrebande transnational» reposant sur des itinéraires maritimes, l’usage de cryptomonnaies, le trafic d’armes et des flux financiers estimés à plusieurs centaines de millions de dollars.
La Finul dénonce les frappes israéliennes
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a, de son côté, fait part d’une «vive préoccupation» face aux récentes frappes israéliennes visant les forces de maintien de la paix au Liban-Sud. Elle a toutefois assuré que ces incidents ne remettront pas en cause la détermination des Casques bleus à remplir leur mission onusienne.
«Nous continuerons à exercer nos fonctions avec les ressources disponibles, comme nous l’avons fait l’an dernier en dépit des multiples attaques et nous ne baisserons jamais les bras», a ainsi assuré Kandice Ardiel, porte-parole de la Finul. Interrogée sur la réduction des effectifs, Mme Ardiel a expliqué qu’elle est principalement due à la crise financière qui frappe les Nations Unies. Cette diminution du nombre de Casques bleus, a-t-elle assuré, n’aura aucune incidence sur l’engagement de la mission ni sur les mesures de sécurité mises en œuvre.
Elle a, dans ce contexte, rappelé que les opérations sur le terrain demeurent dangereuses et que la force onusienne applique des protocoles de sécurité stricts pour protéger son personnel. Elle a également souligné que la responsabilité ultime de la sécurité des Casques bleus incombe aux États concernés par la résolution 1701. Et de préciser que la nature du travail de la Finul reste inchangée: surveillance de la Ligne bleue, signalement des violations de la résolution 1701 et soutien opérationnel aux Forces armées libanaises.
Ces déclarations interviennent à l’issue d’une opération israélienne menée dimanche à Khiam, par le biais d’un char Merkava qui a tiré en direction d’une patrouille de la Finul. Si l’armée israélienne a reconnu l’épisode tout en assurant qu’elle n’avait «pas intentionnellement» pris pour cible les Casques bleus, Mme Ardiel a estimé nécessaire de «rappeler à l’armée israélienne ses obligations», en matière de protection du personnel onusien.
Pour sa part, l’armée libanaise a condamné une «escalade dangereuse» et accusé Israël de «persister dans ses violations de la souveraineté libanaise», tout en affirmant travailler avec «les pays amis», dont la France et les États-Unis, pour faire cesser ces frappes.
Un membre du Hezbollah tué
Outre la frappe sur Khiam, l’armée israélienne a pris pour cible, dimanche à 23h, un membre du Hezbollah dans la région de Mansouri, à Tyr. Lundi matin, et dans un message publié sur son compte X, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a annoncé que les soldats de l’État hébreu ont «neutralisé un agent du Hezbollah qui servait de représentant local à Mansouri».
Il a précisé que la frappe au drone avait visé le véhicule de Mohammad Ali Choueikh également directeur d’une école du village, tuant ainsi celui qui était «chargé de gérer les relations entre l'organisation et les habitants du village sur les questions militaires et économiques. Il facilitait également la saisie de biens privés, à des fins terroritstes», a souligné M. Adraee dans sa publication.
#عاجل 🔸جيش الدفاع قضى على أحد عناصر حزب الله الإرهابي والذي عمل ممثلًا محليًا للتنظيم في المنصوري بجنوب لبنان
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) November 17, 2025
🔸هاجم جيش الدفاع امس في منطقة #المنصوري بجنوب لبنان وقضى على الإرهابي المدعو محمد علي شويخ أحد عناصر حزب الله.
🔸لقد عمل المدعو شويخ ممثلًا محليًا لحزب الله في قرية… pic.twitter.com/ue2mHBJuqh
Montée des tensions dans le secteur est
Dans le même ordre d’idées, Israël a fortement intensifié, ces derniers jours, ses tirs d’artillerie, rafales de mitrailleuses et survols de drones au-dessus de Chebaa, Kfarchouba et de la plaine de Khiam.
Malgré l’absence de blessés, les autorités locales évoquent «une menace sérieuse» pour les civils, regrettant que les appels à la sécurité adressées à la Finul, à l’armée libanaise et au comité de surveillance de l’application du cessez-le-feu soient restés sans effet.
Lundi matin, des drones israéliens ont été observés au-dessus de Naqoura, tandis qu’un autre appareil a largué une bombe sur le village de Odaïsseh.



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