Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé lundi avoir achevé la veille le retrait de ses forces d'une zone frontalière stratégique située dans le nord de l'Irak, une mesure visant à consolider le processus de paix avec le gouvernement turc.
Ce retrait intervient six mois après que le PKK a officiellement renoncé à sa lutte armée contre la Turquie, mettant ainsi un terme à quatre décennies de violences qui ont coûté la vie à plus de 50.000 personnes.
«Le 16 novembre au soir, nos forces susceptibles de déclencher un conflit dans la région de Zap ont effectué un retrait vers d'autres zones appropriées», a affirmé le PKK dans un communiqué publié par l'agence de presse Firat, proche du mouvement.
«Ce retrait dans la région de Zap constitue une contribution concrète et significative au développement et au succès du processus de paix et de société démocratique initié par le leader Abdullah Öcalan. Il démontre une fois de plus de notre engagement envers ce processus», a précisé le PKK.
À la suite de discussions indirectes entamées avec la Turquie en octobre 2024, le PKK, considéré comme terroriste par Ankara, a annoncé en mai sa dissolution, répondant à un appel en ce sens d'Abdullah Öcalan, son chef historique, emprisonné depuis 1999.
Lors d'une cérémonie en juillet dans le nord de l'Irak, au coeur de la région autonome du Kurdistan, une trentaine de combattants en treillis avaient brûlé leurs fusils pour marquer une première phase de désarmement.
Dans la foulée, en août, une commission parlementaire turque chargée de préparer un cadre légal au processus de paix a démarré ses travaux, devant notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et des garanties de sécurité pour les combattants.
Le mouvement kurde a aussi annoncé fin octobre qu'il retirait toutes ses forces de Turquie vers le nord de l'Irak.
Drones et bergers
Le PKK dispose depuis longtemps de bases dans la région de Zap, dans le nord de l'Irak, qui a été la cible d'une opération terrestre menée par les troupes turques en 2008 et qui a souvent subi des frappes aériennes.
Cette région revêt une importance symbolique pour le PKK, car elle abritait initialement son quartier général avant son transfert plus à l'est, dans les monts Qandil, et y maintenait jusqu'à récemment une forte présence.
L'armée turque a constamment concentré ses opérations sur la zone de Zap, qui a connu d'intenses affrontements au fil des ans, malgré les difficultés liées au relief montagneux.
Un habitant des environs a déclaré à l'AFP que la région de Zap était très peu peuplée et que seuls des militants du PKK et des soldats turcs y opéraient, hormis quelques bergers qui s'y rendaient pendant l'été.
En raison du relief montagneux, le PKK utilisait parfois des drones pour livrer de la nourriture et des vêtements à ses combattants, a-t-il ajouté.
Par Burcin GERCEK/AFP


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