Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a affirmé dimanche, lors d'une conférence à Téhéran, qu'il n'existait pas «de site d'enrichissement nucléaire non déclaré» à la communauté internationale dans le pays.
«Il n'y a pas de site d'enrichissement nucléaire non déclaré en Iran, tous nos sites sont sous le contrôle et la surveillance" de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré M. Araghchi, ajoutant qu'il n'y avait "pas d'enrichissement» en cours en ce moment car les installations avaient été endommagées lors de la guerre de 12 jours avec Israël en juin.
Plusieurs médias américains, dont le Washington Post et le New York Times, ont affirmé ces derniers mois que l'Iran avait accéléré la construction d'un site nucléaire souterrain secret, baptisé Pickaxe Mountain.
Le site n'a pas été évoqué par les autorités iraniennes ou les médias locaux.
Le 13 juin, Israël avait lancé une attaque surprise d'une ampleur inédite contre l'Iran, tuant des dizaines de hauts gradés iraniens et de scientifiques spécialisés dans le nucléaire.
Ces frappes avaient déclenché une guerre de 12 jours entre les deux pays ennemis, durant laquelle les États-Unis avaient bombardé trois sites nucléaires iraniens, alors même qu'ils s'étaient engagés peu avant dans des pourparlers avec Téhéran.
Le principal point de désaccord entre Washington et Téhéran concernait le droit de ce dernier à enrichir l'uranium. Ce droit est «indéniable» et «inaliénable», a insisté M. Araghchi dimanche.
Les puissances occidentales et Israël accusent depuis longtemps l'Iran de chercher à acquérir des armes nucléaires, une accusation toujours démentie par Téhéran.
Les pourparlers entre les deux camps sont actuellement au point mort, tandis que l'ONU a rétabli fin septembre, pour faire pression sur Téhéran, des sanctions levées il y a dix ans.
«Pression»
Selon un rapport confidentiel consulté par l'AFP mercredi, l'AIEA a appelé l'Iran à l'autoriser à vérifier ses inventaires de matières nucléaires «dès que possible», et en particulier ses réserves d'uranium hautement enrichi.
L'Iran affirme que ses sites ont été sévèrement endommagés lors des frappes de juin, et que la matière enrichie est restée sous les décombres.
Et au début du mois, les autorités ont déclaré qu'elles reconstruiraient les sites nucléaires endommagés par les frappes israéliennes et américaines "plus forts qu'avant".
D'après le gendarme onusien, l'Iran est le seul pays sans armes nucléaires à enrichir de l'uranium à 60%, proche du seuil technique de 90%, nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.
L'affirmation du chef de la diplomatie iranienne intervient alors que le Conseil des gouverneurs de l'AIEA doit se réunir dans les prochains jours.
Lors de la conférence à Téhéran, plusieurs responsables iraniens ont mis en garde l'AIEA contre l'adoption d'une résolution anti-iranienne.
«En cas de résolution, l'Iran envisagera de revoir ses relations avec l'AIEA», a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi.
Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohamed Eslami, a dit lui s'attendre à une nouvelle résolution contre l'Iran, «répétitive» et visant «à exercer une pression politique».
L'Iran avait suspendu sa coopération avec le gendarme onusien après les frappes de juin et restreint l'accès de ses inspecteurs aux sites bombardés.
Téhéran estime que l'AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement de l'attaque israélienne surprise car elle a été lancée au lendemain du vote d'une résolution critique sur le programme nucléaire iranien au siège de l'agence à Vienne.
L'Iran reproche également à l'AIEA de ne pas avoir condamné les frappes contre ses installations nucléaires durant le conflit.
Israël et les États-Unis ont tous deux menacé de frapper l'Iran à nouveau si le pays relançait son programme nucléaire.
AFP



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