Gaza: les Etats-Unis poussent pour l'adoption d'une résolution américaine à l'ONU
Une photographie montre un camp de déplacés à Gaza, le 14 novembre 2025. ©OMAR AL-QATTAA/AFP

Les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires arabes ont appelé vendredi à l'adoption «rapide" par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de texte américain endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, alors que la Russie propose un projet concurrent.

«Les États-Unis, le Qatar, l'Égypte, les Émirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint» au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption «rapide», disent-ils dans une déclaration commune.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement commencé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui «endosse» le plan du président américain ayant permis la mise en place le 10 octobre d'un cessez-le-feu fragile à Gaza, ravagée par deux années de guerre, et autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

«Nous soulignons que c'est un effort sincère, et que le plan fournit un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région», ont insisté les États-Unis et leurs partenaires dans la déclaration commune de vendredi.

Cette déclaration intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un «comité de la paix» ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU «d'identifier des options pour appliquer les dispositions» du plan de paix et présenter «rapidement» un rapport incluant «les options de déploiement d'une force internationale de stabilisation» à Gaza.

«Occasion historique»

Jeudi après-midi, les États-Unis avaient mis en garde contre les risques de ne pas adopter leur projet de résolution.

«Les tentatives de semer la discorde, alors qu'un accord sur cette résolution est activement en négociation, ont des conséquences graves, tangibles, et totalement évitables pour les Palestiniens à Gaza», avait indiqué dans un communiqué un porte-parole de la mission américaine à l'ONU.

«Le cessez-le-feu est fragile et nous appelons le Conseil à s'unir et à avancer pour garantir la paix tant nécessaire», a-t-il ajouté, évoquant une «occasion historique d'ouvrir la voie à une paix durable au Moyen-Orient en soutenant cette résolution».

S'il semblait jusqu'à présent que les membres du Conseil soutenaient les principes du plan de paix, des sources diplomatiques ont en revanche noté qu'un certain nombre de questions avaient été soulevées par le texte américain, notamment sur l'absence d'un mécanisme de surveillance par le Conseil, sur le rôle de l'Autorité palestinienne, et sur les détails du mandat de l'ISF.

Le projet de résolution américaine plusieurs fois modifié prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un «comité de la paix» censé être présidé par Donald Trump, organe de «gouvernance de transition» pour administrer Gaza.

Il «autorise» également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser «toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international» : appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Égypte, démilitarisation de Gaza, désarmement «des groupes armés non étatiques», protection des civils, formation d'une police palestinienne...

AFP

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