États-Unis : accord provisoire au Sénat pour mettre fin à la paralysie budgétaire
Le Sénat américain, au cœur de l’accord provisoire mettant fin à la plus longue paralysie budgétaire de l’histoire des États-Unis. ©Jemal Countess / Getty Images North America / Getty Images via AFP

Le Sénat américain a franchi dimanche une étape décisive en vue de mettre fin à la paralysie budgétaire qui bloque une partie des services publics depuis une durée record de 40 jours.

La chambre haute, contrôlée par les Républicains, a adopté cette motion par 60 voix contre 40 grâce à l'appoint de sept sénateurs démocrates et d'un élu indépendant.

Il s'agit d'une première étape avant un vote final qui ne nécessitera que 50 voix pour être validé. Si les élus de la Chambre des représentants (également dominée par les Républicains) donnent eux aussi leur feu vert, la proposition sera enfin soumise à Donald Trump pour signature.

Cette procédure pourrait prendre plusieurs jours.

Cette avancée fait espérer un prochain retour à la normale, alors que le trafic aérien et le versement des aides sociales sont perturbés, et que des centaines de milliers de fonctionnaires sont au chômage technique ou travaillent sans être payés depuis le 1er octobre.

Mais ce compromis divise le camp démocrate. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Charles Schumer, ainsi que le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, se sont prononcés contre l’accord.

«On dirait qu'on s'approche de la fin du +shutdown+» (la paralysie budgétaire, ndlr), a estimé devant la presse le président Donald Trump, de retour à la Maison Blanche après avoir passé le week-end dans sa résidence floridienne de Mar-a-Lago.

L'accord conclu au Sénat doit notamment permettre de renflouer le programme d'aide alimentaire qui soutient 42 millions d'Américains, et qui est suspendu en raison du blocage du budget.

Il implique aussi l'annulation du licenciement de milliers de fonctionnaires fédéraux par Donald Trump le mois dernier, et la tenue d'un vote sur l'extension des aides pour les soins de santé, qui doivent expirer à la fin de l'année.

La proposition «protégera les fonctionnaires fédéraux contre les licenciements abusifs, réintégrera ceux qui ont été licenciés à tort pendant le +shutdown+, et garantira que les fonctionnaires fédéraux recevront leur salaire rétroactivement», a affirmé le sénateur démocrate de Virginie Tim Kaine qui a voté en faveur du compromis.

L’État où est élu Tim Kaine compte 300.000 employés fédéraux.

Chuck Schumer qui a voté contre le compromis a dénoncé les attaques républicaines contre le système de santé et soutenu que le combat «doit continuer». le compromis trouvé constitue «une terrible erreur», a estimé la sénatrice Elizabeth Warren.

Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a résumé son opinion en un mot sur X : «Pathétique».

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune s’est au contraire félicité de l’accord. «Après 40 longs jours, j'espère que nous pourrons enfin mettre fin au +shutdown+»,  a-t-il dit.

Inquiétudes pour Thanksgiving 

Du fait de l'effet de la paralysie budgétaire sur le contrôle aérien, plus de 3.000 vols aux États-Unis ont été annulés et 10.000 retardés dimanche, selon le site FlightAware.

Le ministre des Transports Sean Duffy a averti dimanche qu'une prolongation du blocage budgétaire allait aggraver la situation, la fête de Thanksgiving à la fin du mois approchant.

«Le trafic aérien va se réduire à peau de chagrin alors que tout le monde veut voyager pour voir sa famille», a-t-il alerté sur Fox News.

«Vous allez voir moins de contrôleurs aériens venir au travail, ce qui signifie qu'il n'y aura qu'une poignée de vols qui vont décoller et atterrir», a-t-il ajouté.

Un retour à la normale du trafic aérien pourrait prendre des jours après la fin de la paralysie, le temps que le financement fédéral, qui comprend les salaires, relance la machine.

M. Trump a invoqué la paralysie budgétaire, due à des désaccords entre républicains et démocrates au Congrès, comme une des causes de la série de défaites électorales essuyées par son camp le 4 novembre.

Avec AFP

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