L’ONU lève les sanctions contre Ahmad el-Chareh avant sa visite à la Maison Blanche
Le président syrien Ahmad Al Sharaa assiste à la séance plénière générale des dirigeants dans le cadre de la COP30, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tient à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil, le 6 novembre 2025. ©Mauro Pimentel / AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé jeudi les sanctions contre le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, une décision symbolique à quelques jours de sa visite historique à la Maison Blanche.

La résolution préparée par les États-Unis, adoptée par 14 voix pour et une abstention (Chine), enlève Ahmad el-Chareh et son ministre de l'Intérieur Anas Khattab de la liste des sanctions visant individus et groupes liés aux groupes État islamique et Al-Qaïda, soumis à une interdiction de voyage, un gel des avoirs et un embargo sur les armes.

Elle salue notamment les engagements des nouvelles autorités syriennes à «lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers», Al-Qaïda, EI et groupes affiliés.

«Avec l'adoption de ce texte, le Conseil envoie un message politique fort reconnaissant que la Syrie est dans une nouvelle ère», a salué l'ambassadeur américain Mike Waltz.

La Chine s'est abstenue et son ambassadeur Fu Cong s'est notamment inquiété de la présence en Syrie de «combattants terroristes étrangers» capables d'«exploiter» la «situation sécuritaire fragile», déplorant que le Conseil n'ait pas pleinement évalué la situation.

Les forces d'Ahmad el-Chareh, dont le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qu'il dirigeait et a depuis dissous, ont renversé en décembre 2024 l'ancien dirigeant syrien Bachar el-Assad.

C'est au titre de leader du HTS que l'ancien jihadiste était inscrit depuis 2013 sur la liste des sanctions de l'ONU.

Le HTS était auparavant connu sous le nom de Front al-Nosra, ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, mais il avait rompu ses liens avec le groupe jihadiste en 2016 et avait cherché à adoucir son image.

Malgré son inscription sur la liste des sanctions de l'ONU, le président par intérim a multiplié depuis son arrivée au pouvoir les déplacements internationaux, bénéficiant à chaque fois d'une exemption du comité de sanction de l'ONU.

Il était venu pour la première fois aux États-Unis en septembre pour s'adresser à l'Assemblée générale de l'ONU.

Il sera lundi le premier chef d'État syrien à être reçu à la Maison Blanche, avait annoncé il y a quelques jours la porte-parole du président américain Karoline Leavitt.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

AFP

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