Le Liban appelle à la pression internationale sur Israël pour le respect du cessez-le-feu
Le président libanais et le ministre allemand des Affaires étrangères réunis à Beyrouth pour discuter de la situation sécuritaire. ©Al-Markazia

Le président libanais, Joseph Aoun, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël afin qu’il respecte l’accord de cessez-le-feu et permette le déploiement complet de l’armée libanaise à la frontière sud.

«Nous ne sommes pas partisans de la guerre, que nous avons déjà vécue et dont nous avons tiré les leçons. Notre priorité est de rétablir la stabilité au Liban, en commençant par le Sud», a déclaré le chef de l’État lors d’un entretien, vendredi, avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul. M. Wadephul est, rappelons-le, en visite à Beyrouth dans le cadre d’une tournée qu’il effectue au Moyen-Orient depuis jeudi.

M. Aoun a rappelé que l’armée libanaise «assume pleinement ses missions au sud du fleuve Litani, tout en assumant de nombreuses responsabilités sur l’ensemble du territoire». Selon lui, «le nombre de soldats déployés au Sud atteindra 10.000 avant la fin de l’année» et la coopération avec les forces internationales présentes dans la région se poursuit. «L’armée demeure la seule garantie de la protection du Liban et de la défense de sa souveraineté, et aucune solution de sécurité durable ne peut exister sans elle», a-t-il insisté.

Le président a réaffirmé la disposition du Liban à négocier pour mettre fin à la présence israélienne sur son territoire, mais a souligné que «aucun accord ne peut être unilatéral ; il nécessite une volonté mutuelle, qui fait encore défaut. La forme, le calendrier et le lieu des négociations seront déterminés ultérieurement».

Dans le même ordre d’idées, le chef de l’exécutif a mis en avant l’importance des voies diplomatiques, «la seule option pour récupérer les zones où sont encore positionnées les forces israéliennes, obtenir la libération des prisonniers et parvenir à un retrait complet des collines». Il a dénoncé «le refus d’Israël de se conformer aux termes du cessez-le-feu», estimant que sa politique «reste avant tout agressive» et appelant la communauté internationale à soutenir la position du Liban pour «l’instauration de la sécurité et de la stabilité».

Enfin, le président a salué tout soutien international destiné à renforcer les capacités de l’armée libanaise et a insisté sur la nécessité d’étendre la souveraineté libanaise sur l’ensemble du territoire.

 

Soutien indéfectible de l’Allemagne au Liban

Johann Wadephul a déclaré que sa venue au Liban visait à «comprendre comment l’Allemagne peut contribuer à la stabilité du Liban, élément clé de la stabilité régionale».

Dans le cadre d’une rencontre avec son homologue libanais Joe Raggi, il a condamné la poursuite des attaques israéliennes contre le territoire libanais, les qualifiant d’«inacceptables», tout en insistant sur la nécessité pour Israël comme pour le Hezbollah de respecter l’accord de cessez-le-feu.

Il a, en outre, salué la décision du gouvernement libanais relative au monopole des armes sur l’ensemble du territoire, estimant que «l’incapacité de l’État à maîtriser toutes les armes enverrait un signal négatif sur sa souveraineté et sa crédibilité internationale». Berlin, a-t-il affirmé, soutient pleinement les efforts de Beyrouth visant à étendre l’autorité de l’armée libanaise jusqu’à la frontière sud et à garantir que la stabilité repose sur une seule force légitime.

De son côté, le ministre Raggi a réaffirmé que la voie diplomatique demeure la seule solution durable pour instaurer la stabilité dans le Sud, rejetant toute option militaire. Il a exhorté l’Allemagne à user de son influence pour faire pression sur Israël afin qu’il respecte ses engagements, se retire des territoires où il continue de maintenir ses positions et cesse ses frappes répétées.

M. Raggi a également insisté sur le fait que le désarmement au profit de l’État et la centralisation de la force militaire constituent «la condition essentielle à la reconstruction, au redressement économique et à la prospérité du pays». Il a assuré que le gouvernement poursuivait la mise en œuvre progressive de cette décision, en coordination avec l’armée libanaise et les partenaires internationaux.

La réunion a aussi porté sur le dossier des migrants syriens, pour lequel M. Wadephul a réaffirmé le soutien de l’Allemagne à la position du Liban, tout en évoquant la nécessité de créer des conditions favorables à leur retour. M. Raggi a souligné que cet appui devait inclure des incitations et une aide directe en Syrie pour encourager les retours volontaires.

Enfin, les deux ministres ont discuté du dispositif de sécurité au Liban-Sud qui devrait succéder à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), dont le mandat prend fin, en principe, fin 2027, ainsi que des moyens de renforcer la coopération culturelle et éducative. 

Commentaires
  • Aucun commentaire