Le Hamas rend à Israël le corps d'un otage retenu à Gaza
Sur les 28 corps que le Hamas devait restituer, seuls 15 ont été remis, les difficultés étant liées aux destructions dans la bande de Gaza. ©Eyad Baba / AFP

Le Hamas a rendu lundi à Israël le corps d'un 16e otage retenu dans la bande de Gaza, quelques heures après un appel des familles à suspendre les prochaines étapes de l'accord de cessez-le-feu tant que toutes les dépouilles n'auraient pas été rendues.

Aux termes de l'accord entre Israël et le Hamas entré en vigueur le 10 octobre, le mouvement islamiste avait libéré trois jours plus tard les 20 derniers otages vivants, retenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Le Hamas devait aussi rendre à cette date les 28 corps encore retenus dans le territoire palestinien, mais n'en avait restitué jusqu'à présent que 15, arguant de difficultés pour retrouver les dépouilles au milieu d'un champ de ruines.

Lundi, la branche armée du Hamas a annoncé que la dépouille d'un 16e otage serait restituée dans la soirée. Peu après, un cercueil a été remis au Comité international de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, avant d'être confié aux forces israéliennes.

«Israël a reçu, par l'intermédiaire de la Croix-Rouge, le cercueil d'un otage mort qui a été remis à l'armée et au Shin Bet (le service de sécurité intérieure, NDLR) à l'intérieur de la bande de Gaza», a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ajoutant que le corps allait être transféré en Israël pour y être identifié.

Le gouvernement israélien avait annoncé plus tôt qu'une équipe du CICR, de secouristes égyptiens ainsi qu'un représentant du Hamas recherchaient des dépouilles d'otages à Gaza.

Sur des images filmées par l'AFPTV dans le quartier d'al-Touffah, dans la ville de Gaza, des engins de chantier et des camions étaient en action au milieu des ruines pour tenter de retrouver des corps.

«Toutes ses obligations» 

Rappelant qu'aux termes de l'accord de cessez-le-feu, tous les otages morts et vivants auraient dû être rendus dès le 13 octobre, le Forum des familles, la principale organisation israélienne de familles d'otages, a appelé lundi «le gouvernement israélien, l'administration américaine et les médiateurs à ne pas passer à la phase suivante de l'accord tant que le Hamas n'aura pas rempli toutes ses obligations».

La deuxième phase du plan du président américain Donald Trump, visant à mettre fin définitivement à deux ans de guerre, comprend notamment le désarmement du Hamas, l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de la bande de Gaza, des points qui restent sujets à discussion.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.527 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

Recherches dans les ruines 

Israël, qui contrôle tous les accès du territoire, avait permis ce week-end à un convoi égyptien d'y entrer pour aider à chercher les dépouilles.

Les équipes de recherches munies d'engins de chantier ont obtenu l'autorisation d'entrer «au-delà de la ligne jaune», qui matérialise le repli israélien à l'intérieur du territoire, «sous la supervision étroite de l'armée israélienne pour identifier l'emplacement de nos otages», a déclaré lundi la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian.

«Il est difficile de localiser certains corps de captifs israéliens, car l'occupation a modifié le relief de Gaza (pendant la guerre, ndlr). De plus, certaines personnes qui ont enterré ces corps ont elles-mêmes été tuées ou ne se souviennent plus de l'endroit où elles les ont enterrés», avait déclaré samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.

Ce dernier a répété la volonté du mouvement palestinien de rendre les dépouilles, malgré ces complications. «Nous ne donnerons pas à l'occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre», a-t-il ajouté.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire