
Plus de la moitié de l’audience d’Ici Beyrouth et This is Beirut vit entre la France, l’Amérique du Nord et l’Afrique. Vous qui nous lisez et qui habitez donc ces contrées, n’avez pas la chance d’être, comme nous, bercés du réveil au coucher par le bourdonnement des drones.
Oui, parce qu’ils sont revenus. Et cette fois, ils volent encore plus bas. Du coup, les Beyrouthins se sont mis sur leur 31 pour être à leur avantage sur les innombrables photos que ces engins prennent de nous. Si seulement toutes ces données pouvaient être exploitées par la sécurité routière, cela fluidifierait le trafic routier dans Beyrouth et nous épargnerait des heures de bouchons inutiles à chaque carrefour.
Certains de mes amis, naïfs, me demandent comment il se fait que la «résistance» ne les abat pas. Qui? Ah! Oui, le Hezbollah. Non, lui ne s’attaque pas à plus fort que lui, il fourbit ses armes qu’il refuse de rendre contre ceux qui osent réclamer que dans un pays normal, il n’y ait qu’une seule armée. Quel toupet aussi de vouloir singer les autres pays du monde. Restons originaux! Jusqu’au dernier.
Alors pourquoi les drones ont-ils repris leurs rondes ronronnantes? Pour réactualiser la banque de cibles, disent des experts. Ah! Ok. Donc cela ne présage de rien de bon. Il faut dire que ce n’est pas faute d’avoir prévenu. Les Occidentaux, Américains et Européens en tête, les pays arabes… tous demandent, sans relâche, le désarmement de la milice pro-iranienne. Sinon, les Israéliens accentueront leurs attaques contre l’arsenal devenu illégal de par les décisions du conseil des ministres libanais, sans parler des résolutions onusiennes.
Mais le Hezbollah ne l’entend pas de cette oreille. Plus on lui dit qu’il serait pertinent de laisser la légalité gérer le pays, plus il répond à côté. Un vrai problème auditif. Résultat: un dialogue de sourds:
⁃ Rendez vos armes s’il vous plaît avant qu’il n’y ait un drame.
⁃ Jamais, commencez par la reconstruction.
⁃ Mais on n’a pas un centime pour reconstruire. Renoncez à vos armes et il y aura des conférences internationales qui viendront au chevet du Liban.
⁃ Pas question: on veut d’abord un retrait israélien aussi. De toute façon, on a reconstitué nos forces et on est partants pour une nouvelle «victoire divine».
⁃ Les gars, vous avez signé un accord de cessez-le-feu qui stipule votre désarmement.
⁃ Faux: nous avons signé pour faire échec aux plans des Israéliens! (sans rires)
Bref! C’est comme ça depuis des mois et des mois.
Dernière trouvaille en date, le Hezbollah fonctionnerait en cellules autonomes. Or les Israéliens auraient tué les trois premiers niveaux de commandement. Du coup, personne ne saurait où se trouvent les caches d’armes restantes. C’est difficile à croire, mais peut-être pas totalement faux. La solution: laisser l’armée libanaise défricher cette jungle d’acier.
Sur le volet politique, le président libanais a estimé il y a quelques jours que le pays ne devrait pas rester en marge des bouleversements qui agitent la région et devrait entamer des discussions avec Israël.
Depuis, le dialogue de sourds a repris.
Pendant ce temps, la Syrie, qui est prête à signer des accords avec Israël, a commencé à chiffrer le montant de sa reconstruction, plus de 200 milliards de dollars, et a présenté le devis à la communauté internationale, qui ne tarit pas d’éloges sur Ahmad el-Chareh.
Le Hamas a accepté de libérer Gaza de son emprise et les pays arabo-musulmans sont dans la file d’attente des normalisations.
Ne restera au bout du compte que le Liban, comme un dernier village forcé par les mollahs iraniens et leurs affidés à faire semblant de «résister» encore et toujours… sauf que dans l’histoire, nous, on n’a pas de potion magique.
Guillaume Apollinaire disait: «Il est grand temps de rallumer les étoiles.»
La tromperie doit prendre fin. Nous n’acceptons plus d’être les cocus du Moyen-Orient.
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