Trump annonce la fin d'aides financières à la Colombie, l'accusant de ne pas lutter contre le narcotrafic
Le président américain Donald Trump monte à bord de l’Air Force One avant son départ de la base conjointe Andrews dans le Maryland, le 17 octobre 2025, pour se rendre à Mar-a-Lago pour le week-end. ©Saul Loeb / AFP

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Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la fin d'aides financières des États-Unis à Bogota, accusant le président colombien de ne pas lutter contre le narcotrafic dans son pays, décision vivement contestée par Gustavo Petro qui a estimé son homologue «trompé» par ses «conseillers».

«À COMPTER D'AUJOURD'HUI, CES PAIEMENTS OU TOUTE AUTRE FORME DE PAIEMENTS OU AIDES, NE SERONT PLUS EFFECTUÉS », à la Colombie, a écrit le président Donald Trump sur Truth Social, sans préciser de quelles aides il parlait.

Gustavo Petro «ne fait rien pour arrêter» la production de drogue, a encore affirmé le président américain, accusant son homologue colombien d'être un «baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants» dans son pays.

Gustavo Petro a fortement réagi, estimant que Donald Trump était «trompé» par ses «conseillers».

«Je recommande à Trump de bien étudier la Colombie et de déterminer où se trouvent les narcotrafiquants et où se trouvent les démocrates», a-t-il écrit sur le réseau social X.

«Je respecte l'histoire, la culture et les peuples des États-Unis. Ils ne sont pas mes ennemis (...) Le problème, c'est Trump, pas les États-Unis», a encore souligné Gustavo Petro.

La Colombie est le pays d'Amérique du Sud recevant le plus d'aide financière en provenance des États-Unis selon les données gouvernementales américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données complètes sont disponibles.

La moitié de ces versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.

Jusqu'en septembre, Bogota était considérée comme étant l'un des 20 partenaires antidrogue des États-Unis, lui permettant de prétendre à d'importants versements financiers.

Mais la Maison Blanche lui a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne «record» et des «tentatives ratées» de négociations avec les «groupes narco-terroristes».

Relation bilatérale au plus bas

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53% de plus que l'année précédente, selon l'ONU.

Mais M. Petro affirme aussi que la production de cocaïne a baissé sous son gouvernement et que les estimations de l'ONU posent des problèmes méthodologiques.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Gustavo Petro a impulsé un changement de paradigme dans la guerre contre la drogue menée par les États-Unis, et misé sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent le trafic de drogue.

«Le principal ennemi du trafic de drogue en Colombie (...) a été celui qui a révélé ses liens avec le pouvoir politique colombien. C'était moi», a insisté le président colombien.

Les relations entre ces deux pays, historiquement alliés, ont atteint leur niveau le plus bas avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump et du premier président de gauche de l'histoire de la Colombie.

Le ton s'est durci entre MM. Petro et Trump depuis que les États-Unis ont lancé une offensive militaire dans les Caraïbes avec des attaques fréquentes contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue.

Le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie accuse Washington de violer la souveraineté des eaux nationales et d'avoir tué un pêcheur lors d'une de ces attaques.

Le chef des armées du pays a affirmé en septembre auprès de l'AFP que la Colombie continuerait de lutter contre le narcotrafic même sans le soutien des États-Unis.

Le pays sud-américain, plongé dans une guerre civile depuis plus d'un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie, les groupes armés tirant profit des revenus de la drogue.

M. Petro a tenté de relancer les pourparlers de paix avec la plupart de ces groupes, six ans après l'accord historique de désarmement de l'ex-guérilla FARC. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.

AFP

 

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