
Hannibal Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a été remis en liberté par le juge d’instruction près la Cour de justice, Zaher Hamadé, contre une caution de 11 millions de dollars, assortie d’une interdiction de voyager. «Mon client ne dispose pas de ce montant. Il est détenu arbitrairement depuis dix ans. La somme requise dépasse toute logique», a répliqué son avocat, à l’issue de l’interrogatoire.
«Hannibal Kadhafi n’est ni accusé ni témoin dans l’affaire de la disparition de Moussa Sadr», ont avancé ses trois avocats, estimant que la famille de l’imam Moussa Sadr «publie des communiqués à des fins de diversion médiatique».
Ils ont rappelé que «ses avoirs sont gelés et soumis à des sanctions depuis 2012. La plupart de ses frères ont pu faire lever les sanctions à leur encontre et débloquer leurs avoirs, alors que lui demeure dans l’incapacité de le faire en raison de son arrestation arbitraire au Liban».
Un recours devrait être déposé contre la décision du juge Hamadé afin de demander la réduction du montant de la caution.
Entendu vendredi matin à 11h, M. Kadhafi est en détention au Liban depuis dix ans, après y avoir été arrêté en 2015. Son interrogatoire, le premier depuis huit ans, en présence de ses trois avocats, a duré un peu plus de deux heures.
M. Kadhafi est, rappelons-le, soupçonné de «recel d’informations» dans l’affaire de la disparition en Libye, en août 1978, de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, le journaliste Abbas Badreddine et le cheikh Mohammad Yaacoub. Hannibal Kadhafi avait trois ans au moment de la disparition de l'imam.
Avant l’audience, Inas Harrak, qui fait partie des avocats de M. Kadhafi, a déclaré: «L’audience d’aujourd’hui n’est pas seulement un test pour la justice libanaise, c’est avant tout un test pour la conscience de l’État libanais.»
Les avocats représentant l’imam Moussa Sadr et ses deux compagnons étaient également présents dans la salle.
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