Soudan: frappes de drones sur la capitale, selon une source militaire et des témoins
Deuxième nuit de frappes de drones à Khartoum. ©Shutterstock

Une série de frappes de drones a visé mercredi la capitale du Soudan, Khartoum, pendant plusieurs heures, ont affirmé à l'AFP une source au sein de l'armée et des témoins.

Selon la source militaire, l'armée a abattu «laplupartdesdrones», qui visaient deux bases de l'armée dans le nord-ouest de la capitale.

Le Soudan est en proie depuis le 15 avril 2023 à une guerre déclenchée par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan, et le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé des millions d'autres et provoqué ce que l'ONU qualifie de «plusgrandecrisehumanitaireactuelle».

La capitale est restée globalement calme depuis que l'armée en a repris le contrôle au printemps, les combats se concentrant désormais dans le sud et l'ouest du pays.

Les FSR ont été à plusieurs reprises accusées de mener des attaques de drones à longue portée contre des infrastructures militaires et civiles.

Des témoins à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, ont dit avoir vu des drones volant au-dessus de la ville et entendu de «fortesexplosions» durant la nuit de mardi à mercredi.

Selon le groupe armé des Forces du bouclier soudanais, proche de l'armée, des attaques avaient déjà visé la capitale mardi, tuant deux de leurs membres.

Retour de 800.000 habitants 

Les Forces du bouclier soudanais sont dirigées par Abou Aqla Kaykal, un ancien allié des FSR qui a fait défection l'année dernière, contribuant à la reconquête de territoires par l'armée. Il est accusé d'exactions aux côtés des deux camps.

Plus de 800.000 personnes sont rentrées à Khartoum depuis la reprise de la capitale par l'armée.

Le gouvernement a lancé un vaste programme de reconstruction et envisage de se réinstaller dans la capitale depuis Port-Soudan, devenue son siège provisoire en raison de la guerre.

De larges pans de Khartoum demeurent toutefois dévastés et privés d'un accès fiable aux services essentiels, des millions d'habitants subissant régulièrement des coupures de courant en raison des attaques des FSR.

Les attaques les plus violentes des paramilitaires se concentrent dans la vaste région du Darfour (ouest), où les FSR assiègent et tentent de s'emparer depuis 18 mois de la ville d'el-Facher, devenue le front stratégique le plus important de la guerre.

S'ils y parviennent, les FSR contrôleraient l'ensemble du Darfour, et avec leurs alliés, certaines zones du sud du Soudan, tandis que l'armée conserverait le centre, l'est et le nord du pays.

Selon l'ONU, plus de 400.000 civils sont pris au piège à el-Facher, en proie à la famine et où des attaques quotidiennes frappent mosquées et hôpitaux.

Les FSR ont également visé plusieurs camps de déplacés voisins et l'ONU a mis en garde contre un risque de massacres à caractère ethnique.

Avec AFP

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