Trump en Israël:  C’est l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient
Ovation à la Knesset: Trump promet «la paix pour Israël et ses voisins». ©Al-Markazia

«L’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient et la fin de l’ère du terrorisme». C’est par ces mots que l’on pourrait résumer le discours prononcé lundi après-midi par le président américain, Donald Trump, à la Knesset, le Parlement israélien. Qualifiée par les observateurs d’«historique», cette allocution a été l’occasion pour le président des États-Unis d’appeler Israël et les nations de la région à tourner la page des conflits et à consolider la paix après la fin de la guerre à Gaza.

Sous les trompettes et les ovations des députés, M. Trump a fait son entrée dans l’hémicycle, décoré aux couleurs israéliennes et américaines. Dans les tribunes, de nombreux spectateurs portaient des casquettes rouges arborant l’inscription «Trump, le président de la paix».

Dès son arrivée, le président américain a salué chaleureusement le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, déclarant avec un sourire: «Ce n’est pas un type facile à gérer, mais c’est ce qui le rend exceptionnel. Bravo Bibi, bien joué», avant de rappeler que les efforts conjoints avaient permis de ramener vingt otages israéliens à leurs familles après deux années de captivité, marquant selon lui «l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient».

M. Trump a présenté le cessez-le-feu à Gaza comme «un triomphe incroyable pour Israël et le monde», affirmant que «les forces du chaos qui ont tourmenté la région sont totalement vaincues» et que «le long et douloureux cauchemar est enfin terminé pour les Israéliens et les Palestiniens». Il a également évoqué l’Iran, estimant que celui-ci «n’aurait pas permis aux nations arabes de conclure l’accord que nous avons aujourd’hui» si le régime avait possédé l’arme nucléaire.

Malgré les tensions historiques, il a insisté sur la possibilité d’une coopération future, affirmant que «même à l’Iran, dont le régime a infligé tant de morts au Moyen-Orient, la main de l’amitié et de la coopération reste tendue», tout en précisant qu’il souhaitait d’abord «clôturer le dossier avec la Russie» avant d’engager de nouvelles négociations.

Le président américain a salué les réalisations d’Israël au cours de ces dernières années, déclarant: «Israël, avec notre aide, a remporté tout ce qu’il pouvait par la force des armes». Il a par ailleurs rappelé le plan de désarmement du Hamas, validé par la communauté régionale. Il a également annoncé que son administration soutenait le gouvernement libanais dans le désarmement du Hezbollah et dans la construction d’un pays «qui vit en paix avec ses voisins».

S’adressant aux nations arabes et musulmanes, le président des États-Unis a encouragé l’adhésion aux accords d’Abraham et remercié les pays ayant contribué à la reconstruction sécurisée de Gaza. «C’est l’occasion pour les Palestiniens de se détourner définitivement du chemin de la violence», a-t-il affirmé.

Le discours de Donald Trump a été brièvement interrompu lorsque des parlementaires ont tenté de brandir des pancartes en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine. Il s’agissait de députés de gauche, dont Ayman Odeh, qui dénonçaient l’hypocrisie de l’événement, rappelant que «seule la fin de l’occupation et la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés d’Israël apporteront la justice, la paix et la sécurité à tous».

Malgré cette interruption, l’allocution a été l’occasion pour M. Trump de consolider son rôle de médiateur régional et de souligner la possibilité d’un Moyen-Orient pacifié, fondé sur la coopération entre Israël, ses voisins et la communauté internationale.

Netanyahou: la victoire israélienne proclamée

Avant le discours du président américain, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a pris la parole à la Knesset. S’adressant aux députés dans un anglais soigné, après une introduction en hébreu, il a rendu hommage à Donald Trump pour son soutien à Israël au cours de ces dernières années. Selon lui, «aucun président américain n’a jamais fait autant pour Israël», citant notamment le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2018, la signature des accords d’Abraham et la reconnaissance par Washington de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan syrien occupé.

M. Netanyahou a également évoqué le rôle crucial de M. Trump dans l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un processus qui, selon lui, a bénéficié du soutien d’une large partie de la communauté internationale. Le Premier ministre a salué cette initiative comme une «proposition qui ramène tous nos otages chez eux, qui met fin à la guerre en atteignant tous nos objectifs et ouvre la voie à une expansion historique de la paix dans notre région et au-delà». Il a souligné, s’adressant directement à M. Trump, qu’il partageait le même engagement pour la paix, insistant sur la volonté profonde du peuple israélien de tourner la page des conflits.

Sans mentionner de pays précis, M. Netanyahou a critiqué certains gouvernements qui, selon lui, ont cédé à la «propagande du Hamas» et aux pressions de foules antisémites dans leurs propres pays. Ces gouvernements, a-t-il affirmé, auraient demandé à Israël de mettre un terme immédiat aux hostilités, sans exiger le désarmement du Hamas ni la démilitarisation de Gaza.

Au terme de son allocution, le Premier ministre a une nouvelle fois remercié Donald Trump. Les deux hommes se sont donné une accolade chaleureuse et ont échangé quelques mots en signe de complicité politique. Puis, citant un passage célèbre du livre de l’Ecclésiaste, M. Netanyahou a conclu: «Il y a un temps pour la paix, et un temps pour la guerre», annonçant ainsi l’ouverture d’une nouvelle phase de réconciliation et de stabilité. «Personne ne veut plus la paix que le peuple d’Israël», a-t-il ajouté, mettant en avant l’aspiration de la nation à consolider les acquis de ce cessez-le-feu.

«La paix au Moyen-Orient n’est pas seulement un espoir»

En amont de son discours, le président américain a déclaré aux journalistes rassemblés à la Knesset: «La paix au Moyen-Orient n’est pas seulement un espoir, elle peut devenir une réalité. C’est l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient. Les États-Unis n’oublieront pas la cruauté des événements du 7 octobre».

Il a salué une «victoire incroyable pour Israël et pour le monde», exhortant l’État hébreu à «avancer vers la paix» et appelant l’Iran à «abandonner la rhétorique haineuse qui a conduit à la misère et à l’échec».

Trump a également insisté sur la nécessité de «rétablir la stabilité à Gaza et d’offrir une vie meilleure à ses habitants», dénonçant «des décennies de terrorisme et d’extrémisme qui ont eu des conséquences tragiques, de Gaza à l’Iran».

Il a, dans ce contexte, affirmé que «le Hamas se conformera au plan de désarmement» et a répondu «oui» à la question de savoir si la guerre était terminée.

Plus tôt dans la matinée de lundi, peu après son arrivée à Tel-Aviv à bord d’Air Force One, le président Trump s’est entretenu en privé avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avant de rencontrer plusieurs familles d’otages israéliens récemment libérés. Vingt otages vivants ont en effet été relâchés par le Hamas dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix parrainé par Washington.

La visite du président américain a par ailleurs pris une tournure diplomatique inattendue. Durant le trajet entre l’aéroport Ben-Gourion et la Knesset, M. Trump aurait convaincu M. Netanyahou d’assister au sommet de Charm el-Cheikh, alors même que ce dernier n’y était pas convié. Le président américain aurait, dans la limousine présidentielle, exhorté son homologue égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, à inviter le chef du gouvernement israélien. Peu après, M. Sissi a effectivement contacté M. Netanyahou pour l’inviter officiellement à ce sommet, auquel doit également participer le président palestinien, Mahmoud Abbas.

Mais, alors que la présidence égyptienne confirmait cette participation et que plusieurs médias la présentaient comme acquise, le bureau du Premier ministre israélien a finalement annoncé que Benjamin Netanyahou ne prendrait pas part au sommet sur Gaza, invoquant la coïncidence avec le début de la fête juive de Souccot.

 

 

Commentaires
  • Aucun commentaire